Ken Liu : le Regard
(the Regular, 2014)
court roman de Science-Fiction
Ex-flic, Ruth Law s'est reconvertie dans les investigations privées. Bardée d'améliorations physiques, dont ce régulateur qui se charge de gérer toutes ses émotions, elle fait partie des meilleurs détectives. Mais, en acceptant d'enquêter sur la mort d'une call-girl, elle risque fort de dépasser les limites de son système.
Auteur de nouvelles et de romans régulièrement primés pour leur qualité et leur inventivité, Ken Liu nous entraîne ici dans ce qui ressemble à un banal polar futuriste. En suivant Ruth Law dans son enquête, on ne peut que songer à Rick Deckard, le blade runner des Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (de Philip K. Dick, 1968), mais aussi à Nick Stavrianos, le privé d'Isolation (de Greg Egan, 1992), ou encore à Bruna Husky, l'enquêtrice réplicante de des Larmes sous la pluie (de Rosa Montero, 2011).
Jouant avec le thème du transhumanisme, Ken Liu s'interroge donc, à travers l'histoire de Ruth Law, sur le bien-fondé, les bénéfices et les inconvénients des optimisations physiques ou mentales des êtres humains. Ainsi, les policiers de ce futur proche sont-ils dotés, outre d'éventuelles améliorations musculaires, d'un régulateur qui permet de pallier leurs sautes d'humeur, de les calmer en cas de stress ou de les booster face au danger.
L'enquête menée par la détective privée améliorée est somme toute plutôt conventionnelle. Le meurtre d'une prostituée chinoise met Ruth sur les traces d'un tueur en série doublé d'un maître chanteur. Ce classicisme offre l'opportunité à Ken Liu de se concentrer pleinement sur son questionnement qui devient alors le nôtre à la lecture de ce court roman.
Se laissant lire en une heure chrono sans problème, le Regard se révèle efficace mais un brin convenu. Qualitativement, il se situe un cran en dessous de l'excellent l'Homme qui mit fin à l'Histoire, précédent opus de Ken Liu publié au Bélial’.
Commentaires
Les commentaires sont publiés après validation par Quarante-Deux.