Olivier Paquet : Jardin d'hiver
roman de Science-Fiction, 2016
Olivier Paquet fait partie des auteurs que j'ai grand plaisir à suivre parce que je trouve dans ce que je lis de lui un écho à mes pensées… Quand j'ai eu l'impression que ce roman “patinait” — j'entends par là que le lecteur peut trouver des lenteurs, des longueurs, des passages qui auraient mérité d'être élagués —, j'ai pris la liberté de lui demander s'il ne s'était pas ennuyé à l'écrire — sous-entendu : comme je m'ennuyais un peu à le lire. Il m'a fort aimablement répondu que non, et qu'il était fier et content d'y avoir énoncé ses préoccupations. C'était donc moi qui faisait “patiner” ma lecture. Pourquoi ?
J'ai trouvé au moins une raison. Pour moi, la mise en place est un peu longue. L'action se situe en Europe, d'un coté les “ingénieurs” ou le Consortium, de l'autre les écoterroristes de la Coop. Les deux camps se font la guerre par machines interposées, animaux robots pour le Consortium, plantes mécanisées pour les écologistes. Au milieu, des “récupérateurs”, genre pirates-contrebandiers d'antan qui ramassent et revendent sans se revendiquer d'un camp ou d'un autre. Une petite troupe qui vit dans le vaisseau la Tchaïka, avec à son bord une transfuge d'un des deux camps en guerre, récupère un amnésique, et pour lui faire retrouver sa mémoire, le ramène vers Paris. Imaginez les Montaigu et les Capulet en Ingénieurs et Écolo et au milieu un Prospero “mécanique-et-naturel” capable — bien sollicité — de résoudre le problème en cours… et pour corser un peu quelques querelles internes et très politiques. Et gommez quelques pages pour accentuer la vivacité du récit. Vous prendrez plaisir à lire.
En lisant avec envie et plaisir, vous découvrirez peut-être ce qui ressemble à du Jeury glissé en filigrane. En pensant que vous allez chercher à vérifier ce que j'avance, je vais me permettre une citation pour vous faire saliver : « Il a toujours existé des imbéciles pour imaginer que l'intelligence n'avait comme finalité que la domination. »
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Vous noterez pour votre prochaine visite à Paris : le cimetière du Montparnasse — ça change du Père Lachaise —, les tombes de Roland Topor et Camille Saint-Saëns…
Bon voyage.
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