KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Bruno Fuligni : l'Affreux du Panthéon

roman fantastique, 2018

chronique par Éric Vial, 2018

par ailleurs :
 

Exercice de style : se demander pourquoi ce livre n'a pas sa place ici. Parce qu'il devrait, en théorie. Côté Fantastique. Un homme se laisse enfermer parmi des sépultures, et de nuit les fantômes lui apparaissent, finissant même par s'évader. On a vu pire histoire. Et il y a de quoi satisfaire les amateurs de vulgarisation romancée, donc les mânes du père Verne, puisque les quatre-vingt-dix-neuf petites pages (en n'en comptant pas quelques-unes laissées blanches, mais pas non plus les annexes, chronologie, listes raisonnées, bibliographie) sont pleines d'informations sur une partie de ces fantômes, Claude-Ambroise Régnier, duc de Massa, le personnage éponyme, Jean Jaurès, l'architecte Jacques-Germain Soufflot, Émile Zola, Victor Hugo ou madame Curie, qui parlent, se justifient parfois, s'affrontent quelque peu… Cela pourrait intéresser les amateurs de steampunk, participer de jeux de collages. Pourtant, au total, ça ne marche pas. Non que ce ne soit pas intéressant, mais la réalité est éclairée et non détournée, les fantômes n'interfèrent pas réellement avec les vivants, même s'ils bavardent avec l'un d'entre eux, le narrateur — peut-être est-ce là que passe la frontière entre les littératures de l'Imaginaire et les Plus belles histoires de l'oncle Paul, même servies par une écriture remarquable, une érudition remarquable et un mauvais esprit qui l'est encore plus. C'est à la frontière, cette frontière parfois si difficile à définir de façon claire, mais c'est clairement de l'autre côté.

Éric Vial → Keep Watching the Skies!, nº 82, mai 2018

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