David Weber : Au champ du déshonneur (Honor Harrington – 4)
(Field of dishonor, 1994)
roman de Science-Fiction
- par ailleurs :
L'héroïne de ce roman est Honor Harrington, et ce n'est pas sa première “aventure”. Si j'ai bien compté, elle en est à quatorze épisodes et celui-ci est le quatrième, paru en 1994 aux États-Unis. Mais qu'importe, comme l'auteur insère avec subtilité les informations qui peuvent faire défaut au lecteur, cela peut se lire sans connaissance des épisodes précédents.
Les amateurs de films où des cours martiales cherchent à punir des inconséquents vont se réjouir. Weber nous plonge dans la/une société manticorienne gouvernée par une reine et deux chambres, monarchie parlementaire. Une société où le pouvoir conféré par la naissance autorise beaucoup de choses. Ainsi le capitaine de vaisseau Honor Harrington, qui a eu une conduite héroïque et intelligente lors de la dernière attaque des Havriens, est en bute depuis longtemps à la suffisance de Lord Pavel Young qui, lui, a fait preuve d'une singulière lâcheté lors de ladite attaque. Pour des raisons politiques, la cour martiale ne condamne pas vraiment Lord Young. Pour des raisons politiques et techniques, Honor Harrington est un peu écartée, le temps que le navire qu'elle commande soit réparé… Et que le gouvernement parvienne à faire voter une déclaration de guerre contre les Havriens. Mais Lord Pavel poursuit son harcèlement et va même trop loin en se payant les services d'un spécialiste des duels. Honor peut compter sur ses amis (politiques et militaires), mais c'est elle qui, contre vents et marées, rétablira sa dignité.
Raconté ainsi, cela peut paraître simpliste. C'est peut-être plus simplement banal ou très manichéen — d'un côté le bien avec Honor Harrington (presque parfaite) et ses amis, de l'autre le mal, Lord Young, son “mercenaire” et les politiques qui le soutiennent. Mais c'est écrit, construit en finesse pour que le lecteur pose le moins longtemps, le moins souvent possible son livre. Tout le protocole, les oppositions de protocoles entre la capitale et la province, permettent d'affiner les portraits des personnages que leurs états d'âme — pour ce qui est des “gentils” — rendent sympathiques (la reine a par exemple un petit côté bourgeois qui la rend humaine). Il y a beaucoup de plaisir à lire ce genre de romans : nous savons ce qui va se passer, et nous sommes ravis de la façon dont c'est raconté. Cela me fait penser à ces films étatsuniens dans lesquels l'avocat de la défense énerve son confrère de l'accusation et le fait sortir de ses gonds… Et cela donne envie de suivre d'autres aventures de la dame Harrington.
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