KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

John Scalzi : la Controverse de Zara XXIII

(Fuzzy nation, 2011)

roman de Science-Fiction

chronique par Noé Gaillard, 2018

par ailleurs :

Voilà ce qui est pour moi de la littérature intelligente. Et je ne saurais trop recommander aux enseignants d'inviter leurs élèves, leurs étudiants à sa lecture. D'abord parce qu'elle est traitée sur le mode humoristique et ensuite car il s'agit de Science-Fiction, c'est-à-dire que d'une part l'auteur est allé vers vous avec son humour et que d'autre part vous pouvez aller vers lui parce qu'il ne vous agresse pas en vous parlant de votre réalité.

L'auteur présente son roman comme une nouvelle version d'un roman de H. Beam Piper les Hommes de poche de 1962.(1) Pour ceux qui voudraient aller un peu plus loin, je mentionnerai deux autres références à l'idée qu'illustrent ces romans : les Animaux dénaturés de Vercors et la Controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière. Pour mémoire, la pièce de Carrière fait référence au débat qui eut lieu au xvie siècle pour décider si les Indiens d'Amérique latine étaient ou non humains.

Zara, c'est Zarathoustra, une planète livrée à l'exploitation minière organisée par une société privée. Des prospecteurs indépendants sous contrat y cherchent des pierres précieuses. Jack Holloway y travaille avec son chien Carl auquel il est parvenu à faire faire des mises à feu d'explosifs. Un soir, alors qu'il vient de dénicher un filon et de déclencher un effondrement qui aurait dû lui coûter sa licence, il découvre des intrus, “petites boules de poils” dont le comportement est particulier. Et bien sûr, le premier problème est que cela remet en cause l'exploitation de la planète, puisque selon la loi il n'est pas possible d'en exploiter une qui soit habitée par des êtres intelligents.

Vous voyez l'intérêt de ce roman sur le plan pédagogique mais, si je vous précise que Holloway était avocat avant d'être radié du barreau, vous comprendrez où se situe l'humour. Je pense que les cinéphiles verraient bien James Stewart dans le rôle de Holloway, ou Pierre Richard.

À lire, avant de l'offrir à ceux qui se posent encore des questions…

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 83, novembre 2018

Une version sensiblement différente de cette chronique est parue sur le site Daily Passions!.


  1. Voir aussi sa suite de 1964, Tinounours sapiens, et un troisième tome retrouvé en 1984 et inédit en français, Fuzzies and other people. [exliibris]

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