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Après l'Éclosion, c'est l'Infestation qui se profile. Face à la menace qui a surgi d'on ne sait où et on ne sait comment, chaque pays a pris des mesures extrêmes. La Chine n'a pas hésité à utiliser la bombe atomique pour arrêter l'invasion, alors que les dirigeants américains font le choix de mettre en quarantaine les zones infestées, à commencer par la ville de Los Angeles.

Avec Infestation, Ezekiel Boone poursuit sa trilogie horrifique avec ses héros récurrents que sont Stephanie Pilgrim la présidente des États-Unis, Melanie Guyer la scientifique ou Bobby Higgs le faux prophète. Dans ce roman choral, Boone fait aussi apparaître au fil des pages une foultitude d'autres personnages, parfois très éphémères, qui prennent cependant le temps de se rendre sympathiques auprès du lecteur pour mourir de manière toujours plus atroce.

À travers cette kyrielle de protagonistes différents, Ezekiel Boone nous fait assister à l'après première vague. La déferlante d'araignées venimeuses qui a dévasté le monde reflue mystérieusement et semble laisser un répit à l'Humanité pour se préparer à l'inévitable assaut final qui sera forcément plus massif et plus destructeur.

Chacun des personnages présentés par Ezekiel Boone est amené à faire des choix pour survivre, souvent cornéliens et toujours dramatiques ; ils ont forcément des conséquences sur la vie de celui qui les fait et, lorsqu'il s'agit de Stephanie Pilgrim, sur des millions de vies.

Dans cette trilogie annoncée, dont Infestation constitue le deuxième volet, la menace prend la forme d'une invasion d'araignées mutantes qui, au fil des pages, semblent obéir à une intelligence prédatrice capable de rayer l'Humanité de la surface de la Terre ou de la transformer en nourriture pour larves.

Livre intermédiaire, entre Éclosion (2016 ↬ 2018) qui permettait d'identifier l'adversaire et Destruction (2018 ↬ 2019) qui sera la conclusion de cette attaque arachnide, Infestation (2017 ↬ 2018) est un peu comme l'œil du cyclone, un bref instant de calme avant que la tempête ne se déchaîne à nouveau. En effet, la seconde vague de l'invasion risque fort d'être pire que la précédente et c'est la survie de la population mondiale qui est désormais en question.

Même s'il cumule bien des clichés des livres de fin du monde où l'Humanité doit faire face à un péril qui la dépasse, ainsi qu'une inspiration volontaire ou non puisée dans le cinéma d'Horreur (dont l'incontournable Arachnophobie de Frank Marshall, 1990), le roman d'Ezekiel Boone se révèle un excellent divertissement qui peut également conduire à s'interroger sur les réactions des gouvernants et des citoyens face à des dangers bien réels, à commencer par le dérèglement climatique.