Petite chronique
L'autre jour, plongeant dans ma discothèque de vinyles pour la dépoussiérer, j'ai extrait au hasard un Captain Beefheart que j'avais totalement oublié, the Spotlight kid. Surprenant d'ailleurs et plein de variantes qui évoquent à la fois les premiers Mothers of Invention et de minis opéras pop chantés par un Caruso mâtiné de Groucho Marx. C'est dire qu'on ne s'ennuie pas en l'écoutant et, qu'à la nostalgie initiale face à la découverte de la pochette, succède une euphorie rétrospective au sujet de quelques petits génies (entre parenthèses) de la musique des années soixante-dix. Éphémères, comme toutes les années.
Ce qui m'a rappelé l'époque où j'écrivais ma Petite chronique de nuit dans Galaxie, baignant dans les vapeurs de “Camembert électrique” ou de Stockhausen. Comme le Magazine littéraire est fermé pendant le mois d'août, cela m'a suggéré de me libérer légèrement du trop plein de critiques que je n'ai pu faire. Chronique qui ne sera qu'une goutte d'eau dans l'océan des parutions qui se déversent sur mon bureau à raison d'un stère tous les trois mois.
Rassurez-vous, je ne brûle aucun livre, mais comme ceux-ci sont encore composés en papier et que le papier est issu du bois, “stère” me paraît plus adapté que “mètre cube”. Problème amusant : de combien de stères se compose votre bibliothèque ? D'après un calcul rapide que je viens d'effectuer, comptez entre 700 et 900 livres par m3 selon le format, si vos rayonnages ont vingt-cinq centimètres de profondeur, à condition que vous ne mettiez qu'une épaisseur. Par modestie, je ne vous dirai pas de combien de stères se composent les miennes, mais quand je songe à celles des “collectors anonymus”, j'ai le vertige. C'est un groupe d'amateurs dont je tairai le nom par prudence, car ils peuvent d'un seul geste vous supprimer des librairies. Ils se réunissent chaque semaine pour s'avouer mutuellement leurs achats afin de guérir d'une addiction grave ; ce faisant, ils se filent des tuyaux qui les incitent aussitôt à se précipiter chez le libraire qui détient le volume rare qu'ils ne possèdent pas. Certains d'entre eux couchent sur le palier de leur appartement pour ne pas encombrer les bibliothèques de leur présence.
Commentaires
Je me présente d'abord : je suis un grand consommateur de roman de Science-Fiction, même j'ai écrit trois romans dans la matière en langue arabe et qui ont reçu un petit succès dans une langue qui ne connaît pas encore ce genre de littérature.
Je suis tombé par hasard sur une de vos nouvelles, "l'Œuf d'Elduo", qui m'a beaucoup plu et je me suis dit : « Voilà de la Science-Fiction qui peut plaire au lecteur arabe. Mais avant de passer à l'acte et traduire votre nouvelle pour les Tunisiens qui ne lisent pas en français, je tiens à vous demander votre avis et votre autorisation.
J'espère que je reçois une réponse.
Amicalement.
Magnifique, the Spotlight kid ! : ))
Et de très belles chroniques aussi…
Philippe, aimons-nous en secret ! : ))
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