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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 3 les Vents du temps

Keep Watching the Skies! nº 3, janvier 1993

Chad Oliver : les Vents du temps

(the Winds of time)

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Pascal J. Thomas

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Et si on se relisait un peu de bonne vieille S.-F., ou plutôt, de cette S.-F. qui au bon vieux temps avait l'air moderne ? Voilà-ti-pas qu'on nous ressort du Chad Oliver, l'homme avait une solide réputation de bonne description des races étrangères, essayons.

Un astronef est parti de Lortas pour explorer la galaxie. Sa mission : trouver une planète où les humains — car ils semblent peupler toute la Galaxie — aient acquis une civilisation technologique sans se faire sauter à coup de bombes nucléaires. Le vaisseau tombe en panne, après une série de prévisibles déceptions, sur une planète qui semble prometteuse : la Terre, bien entendu, à qui il manque hélas quinze mille ans pour arriver à notre époque d'atomes et de Cadillacs. L'hibernation prolongée règle bien des problèmes, et voici la plupart de nos hardis explorateurs nez à nez avec Wes, médecin en vacances dans les montagnes du Colorado où ils s'étaient nichés, soupçonnant le potentiel futur du continent américain — je n'invente rien !

La rencontre sera un rude choc, les deux parties en sortiront changées l'une et l'autre, et Wes se rendra compte qu'il est, comme les naufragés du temps, devenu étranger à son propre monde : rien de bien surprenant là-dedans. Et malheureusement, bon nombre de clichés et de scènes maladroites — dans les relations entre Wes et son épouse, par exemple —, et des descriptions de Los Angeles qui commencent à dater sérieusement — parce qu'elles donnent l'impression de ne pas être plus profondes que les films que Hollywood produisait à l'époque ;et sans doute aussi parce que la traduction est criblée de ces anglicismes maladroits qui me font éviter comme de la peste les livres qui ne sont pas dans leur langue d'origine.

Je n'ai retenu du livre que deux bons moments : celui où Arvon (l'extra-terrestre le plus communicatif) décortique la structure de l'anglais de Wes, où l'on voit qu'Oliver connaît de la linguistique — mais ne communique pas forcément le plaisir que l'on peut éprouver à son étude —, et le contact des Lortans avec une tribu préhistorique sibérienne. Mais dans l'ensemble, le roman, raconté aux trois-quarts en flash-back et au rythme curieusement heurté, est trop mal fichu pour faire une lecture agréable.