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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 11 Shaan !

Keep Watching the Skies! nº 11, avril 1995

Piet Legay : Shaan !

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Jean-Louis Trudel

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J'ai cru, j'ai vraiment cru que j'étais bien tombé cette fois. Le début du roman est enlevant, alors que le lecteur suit l'exploration de sept hommes postés pour une période de sept années sur un monde censément désert. Peu à peu, Matt Kob et ses compagnons découvrent que la planète Achbaran n'est pas aussi dépourvue de vie qu'ils le pensaient. La tension augmente lentement, jusqu'à ce que Matt et Daxo, les deux chefs de la base Equinoxe, soient capturés par les indigènes de la planète…

Et la, c'est la déception, du moins pour moi. Après cette amorce prometteuse, riche de possibilités, on retombe dans les pires clichés. La race Shaan est venue de l'espace il y a longtemps, a dégénéré, a développé des pouvoirs télépathiques qui permettent à des grands-prêtres avides de régner sur des esclaves dociles et attend religieusement le retour des "dieux". Ils sont humanoides et il y a d'ailleurs une belle Shaan qui finira par s'éprendre de Matt, et, ô surprise !, ils viennent de la Terre. Ou plus précisément du lointain passé de la Terre, d'un continent appelé Mu ou Gondwana.

(Note: on appelle Gondwana un antique supercontinent qui remonte à des millions d'années dans le passé, bien avant que les premiers ancêtres simiens des humains soient descendus des arbres….)

La cascade de clichés dans la seconde partie du livre m'a littéralement laissé sous le choc. Je n'en dresserai pas la liste exhaustive, car ce serait fort agaçant. Je mentionnerai pour mémoire l'opposition facile entre Matt, le meneur d'hommes, et ce pauvre Daxo, un scientifique ventripotent et poltron, qui mourra dans le désert… Or, j'ai connu des scientifiques qui allaient faire du ski de randonnée sur l'inlandsis du Groenland pour leurs vacances…

Les personnages ne sont pas non plus très perspicaces. Matt et Daxo découvrent une race presque parfaitement identique à l'humanité, qui est ostensiblement venue d'ailleurs, et il ne leur vient pas l'idée que la race Shaan pourrait leur être apparentée.

Bref, voici un livre que je suis content de n'avoir pas eu à payer de mes propres deniers. La déception a été à la mesure des espoirs soulevés par un début intéressant, quoique émaillé d'anglicismes.