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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 23 les Rails d'incertitude

Keep Watching the Skies! nº 23, avril 1997

G.-J. Arnaud : les Rails d'incertitude

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Les patients amateurs de la Compagnie des glaces qui auront goûté les soixante-deux volumes de ce roman populaire/feuilleton contemporain seront sans doute heureux de voir commencer les Chroniques glaciaires, une nouvelle saga qui vise à éclaircir certains points laissés obscurs. Ainsi nous allons découvrir sous forme romanesque — anecdotique — les fondements de la société qui vit se révéler Lien Rag, le Gnome/Kid et les autres [1]. Voici donc les Rails d'incertitude, ou le premier épisode de cette société ferroviaire.

Sadon, un homme errant qui a conservé l'usage de la parole s'éloigne de son campement-tribu-famille et découvre une petite ville bien protégée du froid qui vivote auprès d'un réacteur nucléaire. Après avoir aidé son mentor, il devient chef d'une petite communauté et n'a plus qu'un seul désir : couvrir les glaces de rails. Il découvre une poseuse de rail et, soutenu par d'autres communautés lance son plan de réseau ferré.

Arnaud, qui écrit depuis quarante ans au moins, n'a guère, ici comme dans d'autres productions, pris la peine de peaufiner son style mais qu'importe : il entraîne toujours le lecteur dans une suite d'épisodes mouvementés et il est difficile — à moins de ne pas supporter le style relâché — de quitter les aventures de Sadon et sa quête d'autonomie. Comme tout bon feuilletoniste, Arnaud sait où il va et comment, et comme tout feuilletoniste moderne, il sait les exigences de cohérence et de rigueur du lecteur, aussi explore-t-il avec obstination toutes les pistes qui naissent de ses personnages ou de son univers.

Mais on pourra regretter que, des cent quatre-vingts à cent quatre-vingt-dix pages habituelles, on soit passé à deux cent cinquante ; car il faut avouer qu'Arnaud semble moins efficace, moins à l'aise sur cette longueur — on n'ose penser que ce premier épisode en comptait deux répartis sur deux volumes “habituels” du Fleuve, et qu'une politique éditoriale les ait réduits à un seul en éliminant certains passages… qui auraient mérité des développements.

Je ne saurais trop conseiller au lecteur d'alterner la lecture de la réédition de la Compagnie des glaces avec celle des Chroniques glaciaires avant de se faire une idée précise sur ces dernières.

Armez-vous de patience !

Notes

[1] À noter que dans le même temps paraissent, regroupés à quatre par volume, les premiers épisodes de la Compagnie des glaces, de quoi rafraîchir notre mémoire ou vérifier que cette série n'a pas pris une ride, et que les corrections mineures qui l'émaillent n'enlèvent rien à son charme.