Christian Grenier : Virus L.I.V. 3 ou la Mort des livres
roman de Science-Fiction pour la jeunesse, 1998
- par ailleurs :
Dans une Europe dominée par l'Académie Européenne des Intellectuels Officiels Unis, les Zappeurs, les passionnés d'électronique, réclament plus de libertés et après avoir découvert un virus qui efface les caractères du livre que vous lisez tout en vous rendant acteur direct ou indirect de l'action, menacent directement la dictature des Lettrés.
Bien sûr, tout cela se termine bien et les histoires greffées sur l'intrigue principale se dénouent au mieux. Bien sûr, depuis Bradbury auquel ce livre est dédié, le sujet de la disparition des livres peut paraître une tarte à la crème. Mais Christian Grenier, en proposant une dictature des auteurs et la confrontation papier/écran avec un style d'une clarté et d'une efficacité de professionnel, demande au jeune lecteur de s'interroger sur son comportement : “Lire ou ne pas lire” devient presque ici “Être ou ne pas être”. La réponse paraît évidente : nous n'existons que par notre puissance, notre capacité à imaginer. Nous existons par les mondes que nous nous bâtissons, que nous dominons et qui nous servent de havre quand le réel coince. Certains ouvrent la porte de leur monde et nous pouvons y agir en mêlant notre imagination à la leur. Chaque livre est donc un univers en puissance et quoi de plus intéressant que de jouer à l'aventurier, au Stanley, Vasco de Gama ou autre Don Quichotte (pardon, celui-là est déjà un lecteur). Quoi de plus intéressant que de s'imaginer Robinson des livres déserts qui n'attendent que notre naufrage. Grenier s'imagine Lecteur et nous guide dans sa réflexion.
Pourvu que les enseignants chargés de faire aimer l'imagination et la lecture utilisent ce roman pour entraîner les jeunes lecteurs à l'usage de leur imaginaire ! C'est tout ce qu'il faut souhaiter à ce petit bijou à l'éclat garanti.
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