Stephen King : Magie et cristal (la Tour sombre – 4)
(the Dark tower – 4: Wizard and glass, 1997)
roman fantastique
- par ailleurs :
Après être venu à bout des énigmes de Blaine le Mono, Roland de Gilead prend le temps de conter à ses compagnons dans la quête de la Tour sombre sa première aventure de Pistolero de l'Entre-Deux-Mondes. Il avait quinze ans à peine, et chevauchait déjà avec deux fidèles compagnons : Alain et Cuthbert. Leurs pères les avaient envoyés en mission de reconnaissance dans une province lointaine, là où les séides de John Farson, l'Ennemi, risquaient de se manifester. Trois guerriers à peine sortis de l'enfance vont ainsi faire l'expérience de la rouerie des Hommes. Plus encore, Roland va découvrir les premiers émois de l'amour personnifiés par la belle Susan Delgado. Ce n'est pas simplement un amour physique, mais c'est bel et bien celui qui s'insinue au plus profond du cœur, au plus profond de l'âme. Celui qui, à l'image de Roméo et Juliette, ne peut pas trouver de fin heureuse.
Récit d'aventure où l'action côtoie la sorcellerie, Magie et cristal est le quatrième volet des aventures de la Tour sombre. Quatrième volet en bientôt vingt années d'existence puisque cette série romanesque a débuté, faut-il le rappeler, en 1978 avec la parution d'une nouvelle intitulée "the Gunslinger", dans the Magazine of fantasy and science fiction.(1) Œuvre décalée par rapport à l'ensemble des travaux de Stephen King, la saga du Pistolero a conquis, au fil des ans, de nombreux fans fidèles et impatients de connaître la suite des aventures de Roland. Ce sont ces fans qui n'hésitent pas à rappeler régulièrement au romancier qu'il s'est engagé à écrire un véritable cycle romanesque consacré à Roland de Gilead, à ses compagnons d'aventure (Eddie, Susannah, Jake et Ote le bafouilleux) et à son monde étrange et merveilleux. D'ailleurs, Stephen King, avec l'humour qu'on lui connaît, n'hésite pas à renouveler cette promesse, dans sa postface, en indiquant qu'il compte bien (et à l'inverse de son alter ego Richard Bachman) terminer ce cycle-là de son vivant.
Pour le reste, Stephen King est fidèle à lui-même. Il pond un ouvrage de plus de six cents pages dans lequel le lecteur ne trouve pas une seule raison de s'ennuyer. D'autant que le romancier, continuant son jeu de références, s'amuse à décrire une ville dévastée par une supergrippe, exactement comme dans le Fléau. Pour ceux qui n'auraient pas compris cette allusion plus qu'évidente, il en rajoute en parlant de la vieille femme qui se trouve dans le Nebraska, Mère Abigaël, et de l'homme noir qui se trouve à Las Vegas, Randall Flagg, les incarnations respectives du Bien et du Mal dans le Fléau.
L'unique regret que l'on peut avoir, à la lecture de Magie et cristal, c'est de ne pas savoir quand paraîtra le prochain chapitre de cette quête. Seule chose certaine, les lecteurs américains auront, dès cette année, la primeur d'un récit situé dans le monde de Roland. Celui-ci s'intitule "the Little sisters of Eluria" et doit paraître dans l'anthologie Legends: stories by the masters of modern fantasy dirigée par Robert Silverberg.(2)
Signalons enfin qu'aux éditions 84, Magie et cristal bénéficie de fort jolies illustrations intérieures dues à Dave McKean (l'un des illustrateurs de la BD US the Sandman), alors que la couverture française, plus sobre mais tout aussi efficace, est signée Patrice Giffard.
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