KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

On le croyait mort, c'est pour ça qu'on en disait du bien !

éditorial à KWS 31-32, mai 1999

par Pascal J. Thomas

Je parle de KWS, naturellement. Après tout, voici neuf mois qu'il n'est pas paru, en dépit de promesses répétées sotto voce à qui voulait bien s'enquérir de la santé du zine. Bon. À part l'arrivée d'une deuxième héritière (motif de plusieurs voyages, mais pas d'autant de chamboulement que l'arrivée de la première), et peut-être une certaine surcharge professionnelle, je ne vois pas trop de raison à ce retard. La conséquence, elle, est claire : un autre de ces numéros doubles pleins de considérations sur des livres de, hum, seconde fraîcheur.

Mais passionnants (les livres) ou passionnantes (les considérations). Une bonne occasion de ranimer ma passion m'a été fournie par le festival sur la SF tenu au Futuroscope début novembre 98. Non, je n'ai pas été enflammé par un discours de René Monory… mais impressionné par la vitalité du genre, en France et en Italie. Un pays qui ne nous avait pas habitués à faire l'actualité dans le domaine. Et où la SF bouge, en bonne partie — semble-t-il — à cause du concours annuel de romans lancé par la collection "Urania" en 1987, qui a révélé ce talent éclectique et résolument original qu'est Valerio Evangelisti. Sur ses œuvres, je ne dirai rien de plus ici : on en parle suffisamment dans le corps du numéro.

Son action dans le milieu SF italien est plus notable : il s'est déjà fait remarquer avec Tutti i denti del mostro sono perfetti, une anthologie de nouvelles de SF écrites par des auteurs plutôt connus pour leur littérature “blanche”, qui va être traduite en français d'ici peu (et dont Éric Vial nous parlera dans le prochain numéro). Et même le prestigieux éditeur littéraire Einaudi accepte de publier de la SF.

La France ne manque pas non plus d'auteurs préoccupés du devenir de leurs collègues. Au niveau anthologiste, nous avons déjà vu Ayerdhal et Serge Lehman. Escales sur l'horizon (chroniqué dans notre dernier numéro) était d'ailleurs à l'honneur à Poitiers, où furent annoncés les résultats du Grand Prix de l'Imaginaire : nouvelle française, "l'Amour au temps du silicium" de Jean-Jacques Nguyen, avec mention spéciale à l'antho entière ; roman français, la série de Roland C. Wagner, les Futurs mystères de Paris ; roman étranger : sans surprise, Evangelisti. Je n'ai pas la place de donner ici les résultats dans toutes les catégories, mais chapeau à Joseph Altairac, dont l'essai H.G. Wells : parcours d'une œuvre est lui aussi primé.

À quand le prochain KWS ? Pas de promesses ! On peut désormais retrouver de mes considérations critiques dans Bifrost (sur un mode plus bref) — ce qui m'empêchera de parler en toute indépendance de cette sympathique revue ! — mais n'en déduisez pas, comme le firent quelques bons esprits, que les jours de KWS soient comptés. (Ni, hum, les jours entre chaque KWS…)

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