KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

G.-J. Arnaud : les Hommes du cauchemar (la Compagnie des glaces – nouvelle époque 4)

roman de Science-Fiction, 2001

chronique par Noé Gaillard, 2002

par ailleurs :

Au moment de commencer cette critique, il m'est venu à l'esprit la question suivante : peut-on être “accro” à un auteur au point de chercher à tout lire de ce qu'il a pu et peut produire, au point de se jeter sur sa dernière production toute affaire cessante, au point enfin de dévorer une bonne partie de sa production sans le moindre esprit critique ? J'en vois certains qui sourient de la naïveté du propos — ils connaissent. Ceux qui n'ont pas encore trouvé d'auteurs dignes de le susciter ne peuvent que s'en faire une idée, imaginer cet esclavage librement subi. J'avoue qu'avec Arnaud, pour moi, les choses se passent un peu ainsi…

Mais je me pose des questions. La première est fort simple : pourquoi ne pas avoir poursuivi les Chroniques glaciaires ? La seconde est corrélative : la Compagnie des Glaces, nouvelle époque, se vend-elle bien ? Arnaud n'en a-t-il pas un peu assez de ressasser les mêmes personnages ? N'en a-t-il pas assez d'utiliser toujours les mêmes recettes, les mêmes ficelles ?

Pour ce quatrième épisode, on prend les mêmes personnages, on rajoute ceux qui n'étaient guère intervenus jusque-là, et le tour est joué. Le Roux petit-fils de Lien Rag a retrouvé les siens et vaincu la banquise, Charlster aura une progéniture sans son consentement, mais ce qu'il a découvert semble indiquer la présence d'extraterrestres sur notre vieille planète.

On peut noter deux choses qui autorisent à être “accro” : la multiplicité des personnages permet à l'auteur de relancer l'action et de faire durer le suspense en brisant le rythme des retrouvailles entre un héros et le lecteur qui croit avoir saisi les enchaînements ; le sérieux travail de fiche évite les erreurs et mériterait peut-être publication. Toutefois dans ce volume, il me semble pris en défaut. En effet, il est dit que Reiner, le secrétaire particulier de la Présidente Yeuse, ne lui a jamais déclaré sa flamme, ce qui me semble faux : lorsqu'ils sont tous deux menacés de mort et marchent loin des rails, pensant mourir, il se déclare. Le péché est véniel, certes, mais il a au moins le mérite de mettre en évidence le fait qu'on puisse être “accro” et garder une certaine lucidité. C'est bon signe !

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 41-42, janvier 2002

Lire aussi dans KWS d'autres chroniques de la Compagnie des glaces [ 1 ] [ 2 ] [ 3 ] [ 4 ] par Noé Gaillard

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