Keep Watching the Skies! nº 46, janvier 2003
Éditorial & courrier : …vivons cachés ?
par Pascal J. Thomas
Hé, vous savez ? Je vais devoir augmenter le tirage, nous avons deux nouveaux abonnés. Vous êtes au moins quarante maintenant, au nombre magique quarante-deux, je commencerai à trembler.
Des milliers d'internautes liraient KWS ou, au moins, des centaines se connecteraient des milliers de fois par mois. En ignorant la version papier, ils auraient pensé il y a trois jours encore que le dernier numéro paru de KWS était le 44 [1]. Les vrais lecteurs de KWS, qui paluchent de leurs pouces graisseux son incarnation photocopiée, sont mieux informés.
Et ils profitent de la relative obscurité de leur source : les services de presse des éditeurs m'ont oublié — sauf quand j'écris pour Galaxies ou Bifrost —, on peut dire ce qu'on veut dans KWS — à bon escient, naturellement, cf. mon éditorial du numéro 37 —, parler de livres qui sortent des sentiers battus, ou écrits dans tout un tas de langues. Tant qu'on pense avoir quelque chose à dire. Ce n'est pas comme si on allait effaroucher quelques milliers de lecteurs… KWS n'a besoin pour vivre que de photocopies bon marché, et on a, à Toulouse.
Et pour vivre heureux ? Ça aide aussi de recevoir des lettres comme celle de Patrick Baudé, de Riscle :
« Grâce à vous, je me suis à nouveau immergé dans le monde des revues et des nouvelles de Science-Fiction.
[…] Je ne l'avais jamais vraiment quitté, préférant d'autres lectures pas nécessairement plus enrichissantes… […] en fait, complètement inutiles. […]
Vous êtes une sorte de travailleur social qui agissez bénéfiquement sur le mental des lecteurs… pas mal, non !
J'ai trouvé Éric Vial sévère avec Jérôme Leroy dont j'ai quasiment tout lu. C'est un point de vue personnel mais le monde urbain de Leroy ressemble beaucoup à celui, “campagnard”, des Belmas.
Je vous dois la découverte des Belmas ; que ce soit dans Galaxies, Hyperfuturs, Utopia 1 ou bien Europe, j'aime leur univers.
Vous avez également tapé juste avec votre éditorial : si la Blanche se rapproche de notre genre préféré, cela signifie peut-être que les vieilles catégories littéraires sont trop usagées pour décrire notre Présent Proche/Demain. C'est un peu la technique de Dantec ou de Houellebecq.
Des sortes de “Pieds Mouillés” de la littérature pour employer un terme qualifiant les Mexicains traversant le Rio Grande… ».
— Patrick Baudé
Merci ! Je préciserai un point : si je trouve les Belmas très sympathiques en personne, je ne suis pas toujours un enthousiaste de leurs textes, à la tension émotionnelle à mon avis exagérée. Chacun son goût !
Notes
[1] On ne pensera pas à reprocher ce glissement de temps à Quarante-Deux, qui a beaucoup de pain sur la planche.
