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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 47 le Voyageur perdu

Keep Watching the Skies! nº 47, août 2003

Jean-Marc Ligny : le Voyageur perdu

roman de Science-Fiction pour la jeunesse ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Sur une planète où les habitants portent des noms de plantes et d'arbres, certains enfants ont des pouvoirs ; ainsi Jasmin va rêver d'un homme métallique qu'il tente de rejoindre dans le pays de Malemort… Et cela se réalise. Kruger vient secouer l'inertie du village en se montrant sacrilège. Il sauve Jasmin, attaqué par une panthère, et part avec celui-ci et son amoureuse, Violette, pour essayer de retrouver le pays de Malemort et sa navette. Kruger se croit parti depuis longtemps en quête d'une terre propre pour abriter les terriens. En fait il n'est qu'un androïde qui s'est réveillé. Les Terriens qui se sont réfugiés sur Mars sont en train de terraformer cette planète pendant que la Terre redevient progressivement habitable. Les Martiens proposent à Jasmin et à Violette de venir sur Mars ou de rester sur Terre et de tout oublier de ce qui vient de leur arriver… Jasmin part seul et on pourrait imaginer qu'il va vivre d'autres aventures.

Illustré par Philippe Caza, ce roman est une version profondément remaniée et augmentée de deux incarnations précédentes, parues en 1989 dans Je bouquine, et en 1992 chez Bayard Poche. Je n'ai pas lu les versions initiales mais si celle-ci est “remaniée” comment étaient les autres ? Sans préjuger de l'œuvre, cela pose au moins deux questions. L'état d'une œuvre de fiction, a fortiori de Science-Fiction, est-il lié à l'époque à laquelle elle est écrite ? À quel moment un auteur considère-t-il son œuvre comme achevée ? À mon sens, pour ce qui est de la première, la réponse est non : si l'œuvre est intelligente, “bonne” comme l'on dit sans trop bien définir ce que recouvre l'adjectif — peut-être cela signifie-t-il : sans trop d'éléments qui permettent de la dater ? —, elle est intemporelle, à l'échelle humaine du moins. Pour la seconde, je pense qu'un auteur évolue, se peaufine, et que donc il se voit contraint de changer une virgule par ci, un mot par là, et n'est jamais satisfait de sa production. C'est au directeur de collection de mettre un point final et/ou de l'exiger. Ici on sent bien les ingrédients “intemporels” utilisés par l'auteur et ça date… tout comme l'absence de style et le manque d'épaisseur des personnages ou encore des explications un peu rapides et simplistes.

Peut-être que moins d'épisodes, et plus de soin, rendraient cela plus intéressant.