Keep Watching the Skies! nº 47, août 2003
Audrey Françaix : Halloween, le club des monstres
roman fantastique pour la jeunesse ~ chroniqué par Noé Gaillard
→ Chercher ce livre sur amazon.fr
Audrey Françaix avait déjà signé trois volumes de la collection "Cadran Bleu" (Degliame) avant d'accéder au grand format en inaugurant la collection. J'avoue n'avoir lu aucun de ces trois titres, c'est dire que j'abordais cet Halloween sans parti pris — même si je n'apprécie guère l'événement.
Vincent Dano, dont l'oncle est un cinéphile averti, et Marjorie Pascal, dont le frère est écrivain, doivent faire un exposé sur "les Monstres dans la littérature et le cinéma". Vincent est aussi un peu amoureux de Marjorie. Par le biais de l'oncle et du frère, qui ont été invités par le seigneur local à une soirée de Halloween où doivent se retrouver les grands noms du cinéma et de la littérature fantastique, les deux ados vont vivre des aventures extraordinaires. Le seigneur, désireux de ressusciter son épouse, va invoquer un monstre qu'il ne faut surtout pas laisser entrer dans le monde. Le monstre, pour essayer d'échapper aux deux ados qui veulent sa mort, habite tour à tour, en utilisant certains des rôles qu'ils ont tenus, les acteurs conviés à la fête.
On s'en doute, tout se termine bien et Vincent et Marjorie se marient. Mais on ne dit pas combien ils ont d'enfant et même s'ils en ont…
Qui trop embrasse mal étreint ! C'est un peu l'impression que donne ce roman — qui fait en gros cent pages de plus qu'un "Cadran Bleu". On a le sentiment qu'Audrey Françaix fourre le maximum de données, d'idées en croyant que ça fait riche et nourrissant. C'est plutôt l'obésité et l'incohérence. Ou encore cette effroyable impression que par moments peut avoir le lecteur quand on lui dit par exemple : « Je ne te l'avais pas dit, mais notre héros a toujours à portée de main la lampe qui lui a échappée trois pages plus tôt parce que sans le dire son chien l'a ramassée à sa place. », le genre de chose qui vous fait revenir trois pages en arrière pour vérifier que le personnage, qui jusque-là était gaucher de naissance, se sert de sa main droite avec une dextérité nouvelle… Il est vrai que notre littérature s'est fait une référence de ces endroits rocambolesques où la main de l'homme n'a jamais mis le pied. Mais n'est pas Ponson du Terrail qui veut…