Keep Watching the Skies! nº 49, juillet 2004
Jean-Bernard Pouy : Nycthémère
roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard
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Est-ce que ce roman relève de la Science-Fiction ? Je ne saurais le certifier. Pour moi il relève plus de l'uchronie. C'est du moins ce qu'il ressort de la lecture de sa quatrième de couverture. Je cite : « Quel dommage que l'un de nos partis politiques n'ait pas choisi, comme appellation, la “Maison bleue”. On rêve, a posteriori, des effets poétiques et tactiques générés par une telle décision. ». Quand on se souvient que Pouy (créateur du Poulpe, grinçant iconoclaste) insère dans chacune de ses créations un regard très critique sur notre société et ne se prive pas de propos anarchisants, il est facile d'imaginer ce qu'il peut tirer d'un tel point de départ.
Nous assistons aux combats, présentés sous forme de séquences enregistrées (Rewind/Play/Vitesse lente ou rapide) que se livrent et se sont livrés les “Maisons” pour prendre ou garder le pouvoir. Mais bien sûr un méchant grain de sable vient perturber la lourde machine politique. La dernière “Maison” en place, droite dans ses bottes, est celle des libertaires, des anars. Celle qui — tout le monde le sait — se moque royalement dudit pouvoir et ne jure que par la liberté bien comprise de chacun. Pour faire durer le plaisir de cette intrigue somme toute simpliste, Pouy ajoute des références savamment distillées — en “Pause” — sous formes d'extraits de la pensée d'Adonis Klakos mêmes initiales que l'AK 47. On en retiendra un “situationniste” : « Il est urgent que la toponymie soit moins figée que les esprits qui la couvent ». Pouy insère aussi dans son groupe d'anars, pour faire plus crédible, un ado en fugue, un enfant battu et invite pour débloquer une situation un peu enlisée une joyeuse bande de motards fous.
Si je me suis bien expliqué vous avez tout compris sauf le titre. Vous n'êtes pas obligé de me croire, mais je pense qu'il faut se contenter de prononcer le mot pour comprendre. L'explication fournie par l'auteur, et tirée du Lexis Larousse 1975 semble simplement donner une indication temporelle quand à la durée de l'action.
Nota : si vous faites encore partie de ceux qui n'ont jamais lu Pouy, voilà un bon moyen de vous initier à ses arcanes.