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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 54 Führer prime time

Keep Watching the Skies! nº 54, juillet 2006

Johan Heliot : Führer prime time

court roman de Science-Fiction

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chronique par Noé Gaillard

Diffusé avec le Roland C. Wagner Pax americana, ce volume semble orienter la collection vers l'humour, vers une suite de pochades de lycéens malins et capables d'une saine distanciation. On pourrait imaginer schématiquement deux masses de lecteurs. L'une passionnée par les aventures du “peintre” et qui se rue sur tout ce qui fait référence au parano du bunker… L'autre lasse de devoir supporter les divers retours de l'Histoire… sous forme de “séquelles” à l'américaine (Adolf et Tarzan, Quand Sally rencontre Adolf, etc.).

Mais ce schéma est incomplet, il y manque les fans de Héliot, ceux qui se précipitent sur toutes ses productions, il y manque aussi les simplement curieux de ce qui sort, dont je suis. Gageons que les premiers cités seront un peu déçus de voir leur Prince des Ténèbres pris en otage pour être devenu une rente, une manne financière pour les camarades installés à l'est de la ligne Oder-Neisse… Les seconds auront sans doute tiqué en voyant associé l'Histoire et la T.V. et oublié l'instant d'après. Les troisièmes auront couvert le livre de plastique transparent et l'auront sagement rangé auprès des autres avant d'aller en parler sur le forum j-heliot.com. Quant aux derniers, ils auront goûté parfois avec un plaisir sans nuance, l'humour sophistiqué un brin pince-sans-rire de cette histoire qui utilise les valeurs d'amitié, de déontologie, de professionnalisme etc, de manière détournée pour satisfaire l'ambition de certains de ses protagonistes.

On aura compris mon embarras devant ce texte. Une idée de base intéressante : les États sont autorisés à louer des clones de leurs grands hommes ou autres personnages médiatiques pour alimenter les finances publiques et l'on sait combien nos chers téléspectateurs sont friands du style reconstitution… et reconstitué… Là où je m'ennuie un peu c'est lorsque Heliot utilise cette idée comme support à une des plus banales, triviales histoires d'ambition personnelle et se contente de nous assener l'éternelle vérité absolue — on aimerait, là, pouvoir jouer à Marie Poppins et trouver un mot superextra… — : le pouvoir corrompt (surtout au Nord) le pouvoir absolu corrompt absolument.

Fort heureusement il reste de l'humour, inégalement réparti.