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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 58 Expiration

Keep Watching the Skies! nº 58, novembre 2007

Anna Borrel : Expiration

roman de Science-Fiction

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chronique par Éric Vial

Bien souvent, ce qui est merveilleux avec la Science-Fiction publiée sous un autre nom et hors collection, c'est son originalité. Parfois aussi sa cohérence. Surtout quand on convoque de grands noms en quatrième de couverture (ici, c'est l'immense Ballard, même si on peut se demander ce qu'il vient faire dans cette galère, en dehors d'être lui aussi édité chez Denoël). Côté originalité, un monde coupé en zones étanches, avec les élites à Paris et un mur les isolant de la banlieue même si l'on continue à parler de boulevard périphérique. Avec quelques possibilités de promotion et de passage d'une zone à l'autre : on a vu ça depuis quelque temps en S.-F. et entre autres dans une feue série de Serge Lehman. S'y ajoute l'idée d'une date annoncée — et sans doute programmée — de la mort de chacun, du moins en ce qui concerne les élites déjà évoquées, ce qui n'est pas non plus extraordinairement nouveau même si cela prend d'autres formes que chez Jean-Pierre Andrevon par exemple. On va ajouter le fait que la nourriture doit beaucoup manquer, même si cela n'a pas de grands effets dans la vie quotidienne, que l'essence a à peu près disparu sans qu'il y ait particulièrement de véhicules individuels électriques ou autres dans un monde ou les déplacements sûrs sont réduits à Paris intra muros, et où il existe toujours des trains, raisonnablement blindés à vrai dire…

Bon. C'est un collage. OK. Pas très cohérent mais pas scandaleux non plus. Pas plus mal écrit qu'autre chose mais pas mieux. Et avec une intrigue policière du niveau d'un honnête téléfilm. Le tout témoignant sans doute de la capillarité de certains thèmes, à la fois science-fictionnesques et sociétaux, de leur arrivée dans le domaine public, de la capacité de l'auteur à les passer au prisme de ses propres angoisses en sus de celles de la société — il y aurait des choses à creuser sur le vieillissement et son camouflage –, de phénomènes pas inintéressants pour le critique, et de quelques chances d'entendre une voix sous la carapace des approximations convenues. De là à dire que c'est une lecture à conseiller, il y a tout de même quelques abîmes…