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Est-il utile de dire ici du bien de ce livre ? Au nom de la pureté fanique, on pourrait être tenté d'en montrer les limites. Les redondances par rapport au Panorama… du même auteur, sur le même sujet, dans ses deux éditions successives chez Encrage. Les difficultés liées à la formule de la collection chez Klincksieck, et donc à la nécessité de trouver, comme au jeopardy, cinquante questions auxquelles répondre.⁽¹⁾ Etc.

Mais ce serait oublier que le Panorama… n'est plus exactement très trouvable, et que le statut des éditions Encrage, malgré leurs mérites éminents, n'est pas exactement le même que celui de la maison Klincksieck. Face aux instances universitaires, par exemple. Négliger qu'Henriet a fort bien su trouver des questions à ses réponses. Ignorer surtout qu'il n'a jamais cessé d'accroître sa documentation, d'où tout à la fois des découvertes rétrospectives et des références aux toutes dernières productions, y compris du côté des feuilletons télévisés. Et qu'il n'a pas non plus cessé de développer sa réflexion, sur l'uchronie personnelle par exemple, ou sur les usages scolaires de l'uchronie. Qu'il a de toute façon tout lu, même ce qui a paru dans un fanzine photocopié à bien peu de dizaines d'exemplaires,⁽²⁾ même ce qui n'est pas encore paru ou ne paraîtra pas, en fonction des aléas des publications universitaires (bon, OK, ça, c'est autobiographique). Qu'il n'offre pas moins de trente-trois pages de bibliographie (ou plutôt, pour l'essentiel, de sources, du point de vue de l'historien, ces sources étant des fictions, bien entendu), en petits caractères — un catalogue remarquable…

Bref, au pire, on se jugera en présence d'une actualisation refondue d'un travail fondamental ; et comme ledit travail aurait de toute façon mérité d'être davantage connu et diffusé, on ne peut qu'applaudir. Très fort.