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Si je fais un rapide décompte, cela nous donne des uchronies de sept pages (il y a une préface).

« "Uchronie" est un néologisme du xix^e siècle fondé sur "utopie" et "chronos". Il s'agit donc d'utopies temporelles ou, en d'autres termes, de récits dans des temps qui “auraient pu être” mais qui ne sont pas… Ce mot apparaît pour la première fois […] en 1876. » nous dit Éric B. Henriet dans l'Histoire revisitée. J'aurais pu chercher d'autres approches mais je crois que l'idée de l'uchronie est bien celle-là : que se passe-t-il dans le cours de l'Histoire si l'un des éléments qui la fondent change ? Or nos deux auteurs écrivent quelque chose qui n'a pas grand rapport avec cet esprit. Le préfacier anonyme dit : « Au fond, les deux auteurs de ces 40 uchronies ont réécrit une Histoire de France différente mais tellement plus probable que celle qui s'est, en vérité, inscrite dans les faits. Une histoire rigoureuse, renseignée, parfaitement crédible. » (C'est moi qui souligne). Et les épisodes s'enchaînent : Vercingétorix vainqueur, Abd el-Rahman vainqueur, Guillaume le Conquérant vaincu, les Cathares vainqueurs, Saint Louis vainqueur, Philippe IV le Bel Maître du Temple, etc. Personnellement, j'ai beaucoup de mal à croire que la victoire de Vercingétorix autorise les sarrasins à battre Charles Martel.

On a compris qu'il s'agit plus d'hypothèses de travail, d'idées de scénario que de véritables uchronies. Si Vercingétorix gagne, comment Jeanne d'Arc peut-elle être brûlée vive et que deviennent les Romains ? Cela me fait penser à une formule célèbre et fort vulgaire qui commence par “Si ma Tante”…

La dernière hypothèse proposée par ces messieurs est la victoire d'Édouard Balladur aux présidentielles de 1995 et donc plus de déclaration téléphonique péremptoire et intempestive. Quelle Aubaine !

J'avoue aussi avoir du mal à trouver de l'intérêt à l'épisode hypothétique intitulé "Et si la France avait stoppé Hitler dès 1936 ?" quand on ne me dit rien des conséquences et quand on oublie les autres décisions de Hitler. Comme si un fait suffisait à changer quoi que ce soit… Il me semble que, depuis l'École des Annales — les historiens me corrigeront si je me trompe —, on ne commet plus ce genre d'erreurs… Comme si on pouvait confondre hypothèse de travail et uchronie.