Loïc Le Borgne : le Bout du monde
roman de Science-Fiction pour la jeunesse, 2010
- par ailleurs :
Âgé de quinze ans, Nash est un adolescent comme les autres. Dans la société presque parfaite qui caractérise Oméga et les autres planètes de l'Ensemble, il s'ennuie et finit par faire quelques bêtises qui attirent l'attention sur lui. Pour lui éviter une punition plus sévère, sa mère parvient à l'intégrer à la prochaine mission des Explos, des boy scouts de l'espace qui visitent les mondes encore protégés des progrès technologiques et de l'industrialisation. Hélas, la navette qui emmène les jeunes explorateurs vers la planète Toy est victime d'un dramatique accident dont Nash est l'unique survivant. Secouru par Burril, un vieil autochtone bourru, le jeune garçon va devoir s'adapter à la vie rustique de ce monde perdu.
Le Bout du monde se présente comme un très classique roman initiatique où le jeune héros, subissant toute une série d'épreuves (séparation d'avec sa mère, accident de navette, mort de ses compagnons de voyage…), est contraint de passer en peu de temps de l'insouciance de l'enfance aux responsabilités de l'âge adulte. Ainsi, chacun des événements vécus par le jeune Nash à partir du crash de la navette participe et précipite cette transition vers le monde des adultes et les responsabilités qu'entraîne ce changement.
Outre l'évolution personnelle de son héros, Loïc Le Borgne prend le temps de décrire la vie rude, mais empreinte de liberté, des habitants de Toy, l'opposant aux contraintes imposées par la société technocratique d'Oméga. Il laisse également entrevoir les liens qui peuvent exister entre la communauté pastorale de Toy et une autre dimension mystique ou métaphysique.
Cependant, pour en revenir à Nash, personnage central de ce Bout du monde, on peut regretter que Loïc Le Borgne n'ait pas pris soin d'explorer plus en profondeur la psychologie de son jeune héros. Brutalement éloigné de sa mère, victime d'un accident dont il est le seul survivant, Nash est soumis à de réels traumatismes qui ne sont qu'à peine évoqués par l'auteur.
Au-delà de ces quelques réserves, il faut mettre en avant les véritables bonnes idées de ce roman, à commencer par l'utilisation d'un poème d'Arthur Rimbaud en fil rouge du récit. Il y a également ce choix fait par Loïc Le Borgne d'utiliser un narrateur non humain, l'étrange Mullowill, qui s'adresse directement aux lecteurs dès la première page de son livre comme s'il s'agissait d'une aventure interactive.
Œuvre destinée à un jeune public, le Bout du monde met bien évidemment l'accent sur des valeurs positives, et Loïc Le Borgne prend le temps de rendre sympathique son personnage principal d'adolescent en pleine crise de rébellion, avant de l'obliger à prendre des décisions d'importance qui auront des conséquences pour son avenir et celui de ses nouveaux compatriotes de Toy.
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