Sauter la navigation

 
Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 5 Autrefois les extraterrestres

Keep Watching the Skies! nº 5, octobre 1993

Richard D. Nolane : Autrefois les extraterrestres : mythes et réalités

essai ~ chroniqué par Éric Vial

 Chercher ce livre sur amazon.fr

Rien qu'au titre, je vois des yeux qui se froncent et des S.-F. integrists qui affûtent leur kalache ou arment leur yatagan, quelque part dans le fond de la salle. Et honnêtement, ils n'ont pas a priori tout à fait tort : les deux premiers volumes de la collection étaient des Jimmy Guieu. Ce qui est tout dire.

N'empêche que cette énième comptabilité des faits inexplicables est loin d'être inintéressante. D'abord parce qu'elle va de la nuit des temps, ou du crépuscule qui la précédait, jusqu'à la première guerre mondiale. Ce qui est relativement original. Et qui permet de réunir force textes et artefacts, certains bien connus, d'autres plus surprenants, des épopées indoues aux textes d'érudits du xviie siècle, en passant par Virgile et la Bible. Ensuite parce que Nolane sait jouer les fortes têtes et déglinguer les arnaques les plus manifestes, et avec une gouaille réjouissante, qui s'exerce aux dépens de ceux qui voient des ovnis partout, les Von Daniken et autres Charroux, prompts à prendre au sérieux des objets « aussi faux que des billets de Monopoly » et à imaginer le ciel du passé « aussi embouteillé que celui de Roissy aux heures de pointe ». Enfin, parce qu'à côté des démontages, il y a des mystères plus difficiles à passer à la moulinette de la raison, cartes moyenâgeuses donnant les limites qu'aurait le continent antarctique s'il était débarrassé de ses glaces, mythes dogons qui coïncident trop bien avec des découvertes cosmologiques trop récentes, dessins primitifs dans lesquels il est tout de même quelque peu ridicule de voir de purs symboles sexuels, comme n'hésitent pas à le faire des archéologues pressés… Trois raisons, finalement, de passer un bon moment avec ce livre [1].

Notes

 [1] Note de Francis Valéry : nos lecteurs intéressés par un avis plus critique sur cet ouvrage se reporteront au nº 51 à l'excellente revue OVNI présence, dans lequel Jean-Loïc Le Quellec, au détour d'un dossier très documenté et délicieusement “sceptique” sur les “Martiens du Sahara”, taille un costard à Richard D. Nolane dont l'ouvrage, même si plus “subtil” que les écrits d'allumés notoires comme Von Daniken, Charroux ou Guieu, n'en reste pas moins très contestable.