Keep Watching the Skies! nº 16, janvier 1996
Jules Verne : la Journée d'un journaliste américain en 2890
nouvelle de Science-Fiction ~ chroniqué par Olivier Bidchiren
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Née du cerveau du grand maître de la Science-Fiction positiviste, cette nouvelle fourmille d'innovations linguistiques et de créations de procédés de communication ressemblant à ceux d'aujourd'hui. Jugez-en : le phototélégramme, la ligne téléphotique et le tube ne seraient-ils pas respectivement le fax, les services télématiques du minitel et le métro ? Avec Jules Verne, en 1890, nous sommes déjà à l'heure du multimédia.
Le magnat de la presse mondiale qui dirige le Earth tribune vit une journée bien remplie, éprouvante à souhait, avec des rendez-vous d'un coin du globe à l'autre, tout en contrôlant le travail de ses employés. Dans de vastes salles de rédaction, météorologues, physiciens, enfin scientifiques de tout poil, et publicistes et romanciers-feuilletonistes s'évertuent à chercher la pierre philosophale du savoir pour se placer à la pointe de la découverte et de l'information.
En fait, cette trépidante Journée d'un journaliste américain en 2890 est une savante critique de l'omnipotente société américaine de 1890. Une critique acerbe, humoriste et virulente de la science assoiffée de défier l'usure du temps. On réveille un hiberné (l'expérience échoue, puisqu'il est mort depuis le jour où il a été plongé dans la glace) ; on veut déplacer la Lune simplement pour voir si c'est possible et si quelqu'un vit de l'autre côté, sur sa face cachée ; la publicité est projetée sur les nuages (et devient ainsi itinérante dans le ciel) mais l'unique problème sont les jours sans nuage ; tous les produits d'alimentation sont fabriqués en usine, cuisinés et livrés directement chez soi.
Savoureuse histoire précédée d'une préface non moins savoureuse de Daniel Compère qui nous raconte la face cachée qu'a connue la nouvelle d'un écrivain français en 1890, qui fut publiée pour la première fois dans the Forum, une revue américaine.
Notes
››› Voir autre chronique du même livre dans KWS 16.