Francis Berthelot : Mélusath (le Rêve du démiurge – 3)
roman transfictif, 1999
- par ailleurs :
Avec un titre pareil, vous devez bien vous douter qu'il sera plus question de Fantastique que de SF. Exit le Berthelot de quelques grands romans en "Présence du futur", bonjour l'auteur de Fantastique classique.
Pour mieux montrer le côté déstabilisant du théâtre et — éventuellement — de tout travail créatif — thème récurrent chez l'auteur —, Berthelot imagine l'intrusion, non expliquée, du diable du théâtre tout droit sorti d'une fresque de l'entrée de la salle, peinte par un amnésique. Notre diable renverra chacun à soi-même et l'art triomphera.
Berthelot pose derrière tout cela une question : faut-il se détruire, se désincarner pour être ? Faut-il perdre l'enveloppe que la société nous impose pour exister ? À en croire le résultat après intervention du diabolique Mélusath, la réponse est oui. Corollaire 1 : il est difficile aux autres de vous aider ; ils sont comme vous tissés et pris dans la même toile… Corollaire 2 : l'art est la bonne piste ; devenir créateur, c'est aussi se créer… Corollaire 3 et dernier : encore faut-il que les autres reconnaissent votre création (vous) ; retour à la case départ.
Berthelot sait écrire et dire simplement les “choses” complexes ; c'est tout un art. Il possède aussi à mon sens ce qui fait la force des grands auteurs : la capacité de laisser en mémoire après lecture des scènes de son livre et l'impression de quelque chose de fort, une, des idées en filigrane… qui prennent un caractère obsessionnel. Sans doute parce qu'elles sont en chacun de nous. L'art de Francis Berthelot est de parvenir à les rendre en images.
Commentaires
Les commentaires sont publiés après validation par Quarante-Deux.