On prend les mêmes, ou presque, et l'on recommence ! À défaut d'être encore recouverte de glaces, notre bonne vieille Terre est partagée en deux par une ceinture de feu qui interdit de passer du Nord au Sud. D'un côté, ceux qui s'en tirent plutôt bien (au Nord), de l'autre, ceux qui continuent à souffrir des restrictions et des températures. Quinze ans ont passé depuis la fin de la première époque et les personnages principaux accusent un âge certain — même si cela ne se voit pas trop — qui les rend moins lucides. Moins tolérants peut-être, dans la mesure où ils n'ont guère envie de voir leur petite vie bousculée. Les événements et l'apparition de nouveaux protagonistes (dont le Roux Jdriège, fils de Jdrien et petit-fils de Lien Rag, et Fleur, fille de Lien Rag et de Jael, la demi-sœur de Liensun) vont se charger de les mettre au pied du mur et de les contraindre à lutter de nouveau contre les Aiguilleurs et les Néo-catholiques qui ne peuvent accepter la perte de leur hégémonie sur la planète et tolérer des organisations sociales quasiment démocratiques.

Connaissant la “facilité” d'écriture d'Arnaud, on peut imaginer que cette lutte permanente (du pot de terre contre le pot de fer) des Humains contre les systèmes et/ou les habitudes de penser peut durer un certain nombre de volumes — même si ces derniers sont passés de 190/220 pages à 280 pour le même prix. Et cela d'autant plus que l'on sait que pour chaque titre Arnaud développe un des aspects de son monde, économique, politique ou social.

Je sais qu'Arnaud reste aux yeux de certains un simple, voire banal auteur populaire plus intéressé par le récit en lui-même que par sa forme. Mais je ne peux m'empêcher de penser que si ses lecteurs trouvent leur compte à ses mélanges de réflexions et d'aventures, c'est sans doute qu'il n'est pas aussi simpliste que ça.