Keep Watching the Skies! nº 43, juin 2002
Éditorial : le tunnel
par Pascal J. Thomas
Bonjour.
Mes yeux papillotent légèrement, comme blessés par la lumière trop vive de la page blanche après des mois passés dans l'obscurité. Je viens de passer trois mois à ne pas dormir assez et à travailler beaucoup trop, sans pouvoir guère faire avancer la composition du fanzine plein de chroniques passablement défraîchies que vous tenez entre vos mains. Le désir de renouveau formel condamne depuis longtemps les éditoriaux de fanzines consacrés aux raisons du retard du numéro en cours. Je me permets ici, toutefois, ces quelques mots de mauvais goût : enfants, lave-vaisselle en panne, et surtout ce boulot de m***e.
Vous remarquerez que ce numéro ne comporte aucune critique de ma plume, c'est dire. Toutes mes excuses donc pour le retard à Éric Vial, qui m'a fourni l'essentiel de la matière de ce numéro, et dont l'ironie mordante (et la louange soigneusement dosée) trouve à s'exercer ici. On lui souhaite que son propre boulot lui laisse quelques autres de ces permissions de sortie vers la S.-F. qui font notre bonheur…
Le matériau s'étant accumulé, le prochain KWS devrait ne pas trop traîner — disons que j'espère qu'il sorte cet été, à temps pour la convention de Tilff.
Tout en travaillant comme un malade, j'ai donné de trop rares coups de périscope vers les vaisseaux de l'édition de S.-F. Les résultats sont à paraître sous forme d'une pincée de chroniques pour Bifrost et Galaxies. En comparant ce que j'ai pu dire dans ces revues sur des livres comme la Folie de Dieu, de Juan Miguel Aguilera, et ce qu'en disent dans ces colonnes Philippe Heurtel et Noé Gaillard, on pourra me croire coupable d'une plus grande indulgence quand je loue ma plume à des publications à visée professionnelle que quand je me déboutonne dans KWS. L'analyse est immédiatement infirmée par la comparaison, disons, entre ma chronique de le Business (Iain Banks) pour ce même KWS et celle qui en fut faite dans Bifrost (sans pitié). Là encore, je suis plus gentil. Que m'arrive-t-il ? Sans doute que, quand une rare occasion m'est donnée de lire de la S.-F., le soulagement est tellement grand que je n'arrive pas à en vouloir à l'auteur de son intrigue banale ou mal ficelée, ou à l'éditeur des coquilles qu'il laisse passer. Méfiance : le travail rend mou du ciboulot. Essayez d'éviter !