Éditorial : regards croisés

J'évoquais dans mon dernier édito , et trop longuement, la désirabilité des citations dans les travaux critiques ambitieux. Citations qui manquent plus souvent qu'à leur tour. Histoire de se faire plaisir, parlons de ce dont KWS ne manque pas trop : la diversité des connaissances de ses collaborateurs.

Un récent débat dans la liste de diffusion sffranco reprenait la vieille question de savoir si la culture scientifique devrait être incluse dans la “culture générale”. En ce qui concerne la S.-F., le propos du genre me semble forcer une réponse positive : le genre s'appuyant sur une version très construite de l'effet de réel, il ne saurait se lire de façon optimale sans de solides connaissances.

Si j'aime bien lire les critiques d'Éric Vial ou de Jean-Louis Trudel (dont KWS publia un certain nombre autrefois), c'est qu'ils apportent à leurs opinions la richesse de leur expérience, non seulement en S.-F., mais en dehors. Trudel connaît de l'astronomie et de l'histoire des sciences, Vial est un spécialiste de l'Histoire du xx^e siècle. Je suis moi-même mathématicien, et les hasards de ma naissance (et ma rédhibitoire surdité à la musique de la langue française) m'ont contraint à m'intéresser à l'occitan. Philippe Paygnard, qui m'affirmait modestement dans un courriel envoyé à la suite de la lecture de l'édito de KWS 51 n'écrire que « de petites notes de lecture », nous est précieux pour son infatigable érudition en matière de films et de jeux vidéo. Et Noé Gaillard est riche de ses lectures encyclopédiques.

J'ai de la chance qu'ils m'envoient leurs articles. Et vous lecteurs de KWS, réjouissez-vous de leurs érudites digressions. On devrait vous les facturer en sus !