Kurimoto Kaoru : le Masque du léopard (Guin saga – 1)

Attention nous entrons dans le domaine de la Fantasy japonaise mais j'ose penser qu'elle a changé en l'espace d'un quart de siècle1.

En effet retrouver les classiques du genre : une créature étrange dont le masque de léopard semble partie prenante du reste du corps, des enfants héritiers d'un royaume chassés et poursuivis par un méchant sanguinaire qui veut les livrer à son maître, une forêt terrifiante où la nuit, comme il se doit, se pourchassent tous les monstres possibles, un désert et ses habitants et le tout sur fond de Moyen Âge et de tribalisme, semble aujourd'hui un peu vieillot. À moins que ce genre de lutte entre le Bien et le Mal ne puisse avoir lieu en Fantasy sans ces ingrédients. Si ce dernier cas s'avérait je suppose qu'on me pardonnerait de taper un peu sur le genre. J'allais ajouter “infantile” mais j'aurais pu dire “sénile” la caractéristique de ces deux âges étant de refuser les changements… Ici, soit que le traducteur ait européanisé les noms, soit qu'ils apparaissent sous la même forme en japonais les deux héros se prénomment Linda et Rémus (Rémy aurait sans doute trop rappelé Hector Malot). Avec Rémus on se rapproche d'une certaine mythologie, on se cache derrière les animaux fantastiques (la louve romaine allaitant R&R) et laisse le lecteur francophone dans son univers (imaginez que les héros portent des prénoms japonais imprononçables… comment pourrait-on s'identifier ?) Allons, enfonçons un dernier clou ou une dernière porte ouverte : ce qu'il y a de bien dans la Fantasy, puisque cela ne change pas, c'est que cela sécurise. Et si cela sécurise, il est normal que cela soit lu pour anesthésier les peurs de l'autre, de son ombre, des monstres cachés dans le grenier ou sous le lit des jeunes filles.

Résumé : si vous voulez ne plus avoir peur lisez des guignolades…