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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 61 Elyseum

Keep Watching the Skies! nº 61, décembre 2008

L.E. Modesitt, Jr. : Elyseum

(the Elysium commission)

roman de Science-Fiction

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chronique par Noé Gaillard

Haro sur le rédacteur de la quatrième de couverture ! Rien à dire — quoiqu'on pourrait se demander pourquoi faire référence au Western spaghetti ? — jusqu'à l'avant-dernier paragraphe inclus. Et puis une dernière phrase qui tue : « Un space opera jubilatoire, truffé d'allusions à de grandes œuvres de la littérature et de la Science-Fiction ». Si vous êtes un lecteur découvrant le genre : circulez, y a rien à voir ! C'est pas pour vous, c'est pour les grands. Il me semble que comme accroche on pouvait faire mieux. J'espère que certains de mes confrères ne se seront pas contentés de mélanger prière d'insérer et quatrième de couverture en guise de critique.

Reprenons sans hésiter l'idée de cette quatrième. Le Bon, c'est un détective privé qui à l'instar de presque tous ses collègues littéraires est plus ou moins toujours désargenté et qui doit maintenir en état des services électroniques efficaces mais fort onéreux. Côté vie privée, il dispose d'une sœur et d'une maîtresse, professionnellement il a bonne réputation.

La Brute, ce sont deux frères à l'intelligence limitée, aux goûts pervers qui dépensent leurs revenus dans une entreprise spéciale ; quant au Truand, c'est un obsédé qui pense avoir trouvé le moyen, grâce aux deux frères, de vivre toute sa vie avec son amour défunt recréée.

Et, bien sûr, le Bon est nuancé, et les structures sociales et étatiques du monde imaginé par L. E. Modesitt, Jr1. interfèrent plus ou moins dans la résolution de l'énigme proposée à Donne : trouver ou découvrir Elyseum.

Une banale histoire de “privé” agrémentée à la sauce S.-F. comme on en a déjà lu pas mal ? Sans doute. Mais remarquablement écrite et traduite de façon à presque interdire l'arrêt de la lecture une fois commencée. Mais une histoire intéressante car si je n'ai jubilé à aucun moment et serais bien incapable — malgré mon âge qui commence à être vénérable et mes nombreuses lectures — de citer toutes les références, je ne me suis jamais ennuyé.

Pour moi cela tient à la qualité, la richesse des personnages comme des situations qui les mettent en scène. Comme c'est écrit à la première personne, cela m'a rappelé Raymond Chandler et Philip Marlowe avec cette petite touche de “dérision” si affectée qu'elle en devient émouvante. Vous vous souvenez de Polański dans Chinatown ? Alors ne boudez pas votre plaisir, ne vous laissez pas influencer par une malheureuse dernière phrase en quatrième de couverture… Du courage, que Diable !

Notes

  1. La mention "Jr." ne figure pas en couverture.