Mon Père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul robot, qu'il aimait entre tous,
Pour sa cybernétique et pour sa grande taille,
Voguait en naviplan, le soir d'une bataille
Parmi les restes morts du grand vaisseau détruit.
Quand soudain l'intercom émit un faible bruit.
C'était un Centaurien de l'armée en déroute
Qui dérivait, là-bas, sous la céleste voûte,
Le scaphandre tordu, brûlé plus qu'à moitié,
Et qui suffoquait : « De l'air, de l'air, par pitié ! ».
Mon Père ému tendit à son Cyborg modèle
Le réservoir blindé, pendu à sa nacelle,
Et dit : « Vas-y, ranime ce pauvre blessé. ».
Tout à coup, au moment où le robot, baissé,
Écartait lentement les débris, le Centaure
Prend le tranche-neutron qu'il étreignait encore
Et vise au front mon Père en criant : « Caramba ! ».
L'éclair passa si près que le casque bomba,
Que le plane gémit du fond de sa tuyère.
« Donne-lui quand même de l'air. » rugit mon Père !