Keep Watching the Skies! nº 13-14, juillet-août 1995
Anne Duguël : Lavinia
roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Philippe Paygnard
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Avec Lavinia, Anne Duguël nous entraîne dans un monde glauque et dérangeant. Dans un futur proche, un train emporte en son ventre une foule de déshérités et de maldes parmi lesquels se trouve une fille différente au crâne rasé et au corps tatoué, Tatoo. Le seul wagon de luxe de ce convoi est occupé par un petit groupe hétéroclite : une gentille retraitée, un prêtre, une fillette, un aristocrate, une mère et son bébé, un général et une veuve joyeuse. Encadrés par les miliciens vêtus de cuir pourpre de la Haute Commission de Redistribution (H.C.R.), ils partent tous vers leur ultime destination.
Utilisant un ton beaucoup plus rude et direct que son aîné, l'incontournable Soleil vert de Harry Harrison, ce court roman d'Anne Duguël nous fait découvrir un univers en pleine déliquescence. Elle construit à cette occasion un récit des plus dérangeants car il touche à l'un des derniers tabous de l'humanité. En effet, depuis que la pollution a rendu le terres stériles, les êtres humains de ce futur proche n'ont trouvé qu'une solution pour survivre : c'est à l'homme de nourrir l'homme.
On pourra regretter que le format de la collection, cent cinquante pages, ne permette pas aux différents auteurs de développer au mieux les univers qu'ils (ou elles) créent. Anne Duguël avait déjà signé deux autres titres pour la collection "Frayeur", Asylum et Gargouille. Pour Lavinia, elle a campé une galerie de portraits qui aurait méritée d'être plus longuement explorée. Quant à savoir s'il faut donner un nom au Big Butcher, le tyran qui dirige en pays en pleine décomposition sociale, c'est à chaque lecteur de décider.
Notes
››› Voir autre chronique du même livre dans KWS 13-14.
