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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 44 Dystopia

Keep Watching the Skies! nº 44, août 2002

Richard Christian Matheson : Dystopia 1

(Dystopia)

recueil de Fantastique ~ chroniqué par Noé Gaillard

 Détail bibliographique dans la base de données exliibris.

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Si je compare le titre anglais et le titre français, je constate l'absence du “1” dans la version anglaise. J'interpréterai cela comme la preuve de ce que ce recueil français reprend la moitié au moins de l'édition anglaise. Petit jeu éditorial facilement compréhensible : Matheson, Richard, en France, on connaît — entre "Né de l'homme et de la femme" et Je suis une légende en passant par l'Homme qui rétrécit — mais le Richard Christian n'est pas encore vraiment entré dans les bibliothèques ; alors on sortira le deux un peu plus tard !

N'empêche, il faudrait être bien difficile pour ne pas réclamer rapidement la suite. D'abord parce qu'il s'agit d'un recueil de textes courts (maximum une quinzaine de pages) qui donne à lire un kaléidoscope de la réalité. Des petits éclats de vie, de sensations piégés par les mots ("Vampire") ou par une succession de saynètes ("la Cité des rêves") ou plus banalement (?) par une succession de plans puisque Richard Christian Matheson est aussi scénariste et producteur. Dans ce cas on pourrait expliquer le titre Dystopie par sa définition du dictionnaire situation anormale d'un organe et considérer que l'organe en question est soit l'œil soit le cerveau de l'individu qui écrit. Et puisqu'il faut pour écrire une maîtrise des techniques d'écriture — ce dont fait preuve à coup sûr RCM — affiner notre raisonnement en attribuant l'anormalité à l'œil de notre auteur. Ainsi Dystopie pourrait se résumer à une suite de courts ou moyens métrages en caméra subjective — vous savez, quand l'œil du héros est l'objectif de la caméra. Les vingt-huit textes du recueil ne sont que vingt-huit visions du monde par un individu dont l'œil — dépourvu d'objectivité — ne perçoit selon son anormalité que ce qu'il peut y avoir d'anormal dans notre monde. Certes, par le biais de l'écriture peut-être accentue-t-il cette anormalité, il n'empêche que ce qu'il voit, nous pouvons aussi le voir. Ces petites vieilles insupportables, par exemple, qui regardent des photos de vacances… est-ce notre imagination ou une réalité biaisée qui en fait de monstrueuses amazones ("Photos souvenirs") ? Il me semble que la réponse est claire… C'est notre imagination — pardon, celle de RCM. J'en veux pour preuve totalement subjective mon expérience personnelle à la lecture de "Stimulations" (nouvelle érotique). Je me suis dit j'ai déjà lu ça quelque part… j'ai cherché et je me suis souvenu de "Saveurs" (nouvelle érotique) de Neil Gaiman dans Miroir et fumées. Comparez les deux textes : vous m'en direz des nouvelles.