Keep Watching the Skies! nº 52, novembre 2005
Charles Stross : le Bureau des atrocités
(the Atrocity archives)
nouvelles fantastiques et de Science-Fiction
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Les Monty Python parodiant James Bond au pays de Cthulhu ou le Woody Allen des débuts (le pince-sans-rire) s'autoparodiant au pays de Casino Royale. Imaginez donc un personnage maladroit et malchanceux (le vrai gaffeur) embauché au service actif d'un service secret britannique et qui doit faire en sorte que les théorèmes mathématiques qui permettent d'accéder à d'autres univers terrifiants ne soient pas redécouverts, ou empêcher un monstre de pomper l'énergie de la Terre.
Interpénétration des genres, et en ce sens on peut craindre que les inconditionnels d'un genre rejettent le roman pour cause de lèse-majesté. Interpénétration de genre qui bien sûr redore le blason de chacun des genres et séduit les inconditionnels de l'humour et du plaisir de lire. Le héros, Bob Howard, est chargé de missions trop grandes pour lui et s'en tire à chaque fois avec les honneurs, mais en payant certains pots cassés pour cause de querelle des chefs. Interpénétration des genres qui semble aboutir à l'absurde, au non-sens. Un peu comme si Alice se promenait au pays de Lovecraft. Le tout raconté avec un sérieux imperturbable (je te tiens, tu me tiens… le premier de nous deux qui rira aura une prime)… Mais cet absurde s'évanouit lorsque Stross s'explique dans sa postface et met en relation la réalité et son roman. Alors nous constatons que nous sommes pris dans le même type de réalité que Bob Haward et que nous ne nous en rendons pas compte. Il y eut un vieux slogan : « Je ne veux pas mourir idiot ! ». Si ne pas mourir idiot, c'est avoir conscience de la réalité atroce qui nous entoure et en mourir d'effroi… Je préfère mourir crétin, genre idiot du village. Non, je vais faire comme Stross et Beaumarchais avant lui : je vais me presser de rire de tout avant d'être obligé d'en pleurer. Bonne rigolade.