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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 2 Mary terreur

Keep Watching the Skies! nº 2, novembre 1992

Robert McCammon : Mary terreur

(Mine)

roman fantastique ~ chroniqué par Micky Papoz

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Ce roman est aussi prenant et angoissant que le Silence des agneaux de Thomas Harris, paru chez Presses Pocket "Terreur". C'est tout dire et pourtant, ici, pas de huis clos entre les principaux protagonistes, mais une course poursuite haletante et bouleversante tout au long des quatre cents pages. On démarre fort et les amateurs du genre ne seront pas déçus. C'est malsain à souhait : « Le bébé s'était remis à pleurer. Ce bruit fit disparaître son rêve de château dans les nuages et elle grinça des dents […] Silence ! ordonna-t-elle à Robby. » On se doute tout de suite que la femme n'est pas du genre patiente et que le bébé brailleur va passer un sale quart d'heure. C'est pire que tout ce que vous pouvez imaginer. Surtout quand la tête du bébé est écrasée sur la plaque électrique chauffée au rouge et quand ses hurlements s'achèvent dans un grésillement. On respire mieux à la page suivante quand on comprend que le bébé n'est qu'un baigneur en matière plastique qui va en rejoindre d'autres tout aussi mutilés au fond d'un placard. Ouf, pourtant, le personnage de Mary est planté et sa démence bien gravée dans nos esprits. Mary Terrell, qui faisait partie d'un groupe terroriste et qui attendait un enfant de Lord Jack. Qu'est devenu ce garçon aux longs cheveux blonds que Mary aimait sans oser lui avouer avec de simples mots ? Mary lui obéissait et tuait, sans aucune pitié, comme ce type qu'avec ses compagnons ils avaient crucifié après lui avoir éclaté la cervelle. Lord Jack, Mary en rêve en caressant son ventre couvert de cicatrices. Son ventre à présent stérile : Mary ne peut plus accoucher que de poupons qu'elle choisit avec soin dans des magasins différents, puisqu'elle est toujours recherchée par le F.B.I. Le déclic dans son esprit se fera le jour où elle lira une petite annonce dans la revue Stone. Pour Mary, Lord Jack est toujours vivant et lui donne rendez-vous dans un lieu secret connu uniquement de l'ancienne bande. Mais et le bébé qu'elle attendait de lui ? Que va dire Jack s'il apprend qu'elle l'a perdu ? Il lui faut absolument un enfant. Mary va en kidnapper un dans une nurserie. Un tout petit enfant de trois jours qu'elle va appeler Tambour. Le bébé de Laura Clayborne. À l'insu de la police et de sa famille, la jeune femme va partir en chasse contre la chasseuse. Je vous l'ai dit, c'est palpitant… et ne comptez pas sur moi pour vous raconter la suite ! Le style est agréable, vif, juste ce qu'il faut de dialogues pour rendre vivant, juste ce qu'il faut de descriptions pour entrer dans le vif de l'action. Un chef-d'œuvre remarquablement traduit. Les titres des sept parties qui composent le roman sont des citations extraites de chansons des Doors. À dévorer sans plus tarder.