KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Geoffrey A. Landis : le Sultan des nuages

(the Sultan of the clouds, 2010)

court roman de Science-Fiction

chronique par Philippe Paygnard, 2018

par ailleurs :

David Tinkerman accompagne le docteur Léa Hamakawa sur Vénus, qui n'a subi aucune terraformation et dont l'atmosphère toxique a empêché une colonisation traditionnelle. Les deux visiteurs découvrent la splendeur de l'une des nombreuses cités flottantes appartenant à Carlos Fernando Delacroix Ortega de la Jolla y Nordwald-Gruenbaum, le Sultan des nuages.

Le Sultan des nuages est un bien étrange récit. En effet, le texte de Geoffrey A. Landis mêle, à une description détaillée et crédible de la planète Vénus, des inventions insolites proches parfois de la poésie. Pour la partie réaliste, cela n'a rien d'étonnant puisque l'auteur, scientifique travaillant à la NASA, a collaboré aux programmes d'exploration de Mars et de Vénus. Côté poésie, on retrouve tout l'imaginaire d'un créateur d'univers. Face à la contrainte d'un astre dont la surface est impossible à coloniser, il invente ainsi des cités flottantes et l'évolution qui va avec. Loin de la planète-mère et soumis à l'autorité d'une dynastie dont l'un des ultimes représentants n'est qu'un enfant, les Vénusiens ont développé une civilisation totalement différente de celles que la Terre a pu connaître au fil des siècles. L'organisation politique et sociale de ce monde encore jeune est pour le moins surprenante et dépaysante. C'est là l'aspect le plus positif du récit. Car, à côté de ces descriptions qui donnent un véritable pouvoir de démiurge au lecteur, il manque une réelle approche des personnages qui ne sont presque que de simples silhouettes au cœur de ces merveilleux décors.

Geoffrey A. Landis offre à lire un texte de pure Science-Fiction qui rappelle par moments les pulps de la grande époque. Son récit entraîne le lecteur en des terres inconnues où le merveilleux côtoie le pragmatisme scientifique d'un auteur qui partage son temps entre écriture et recherche.

Philippe Paygnard → Keep Watching the Skies!, nº 82, mai 2018

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