KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Terry Pratchett : le Dernier continent (les Annales du Disque-Monde – 22)

(the Last continent, 1998)

roman de Fantasy

chronique par Rachel Tanner, 2018

par ailleurs :
Terry Pratchett et l'évolution
 

Je suis tombée dans les livres de Terry Pratchett comme de nombreux fans : foudroyée. J'ai souri, j'ai gloussé, j'ai pouffé, j'ai ricané, j'ai ri à gorge déployée, avec une espèce d'incrédulité jubilatoire parce que l'humour jaillit à chaque ligne en un tir de barrage continu. Pourquoi est-ce si drôle ?

Une partie de la réponse, à mon avis, tient à la juxtaposition d'une grande culture, dont l'auteur s'amuse à repousser la logique dans ses retranchements les plus absurdes, et d'un comique de situation millimétré à la perfection. Cette grande culture, Terry Pratchett ne la tient apparemment qu'à lui-même, ce qui ne manque pas de m'ébahir quand on songe à la multitude des thématiques abordées au cours des trente-cinq volumes des Annales du Disque-Monde. Un de ces thèmes, l'évolution, me passionne depuis toujours.

L'Université de l'Invisible déboule dans le laboratoire de l'évolution

Dans le Dernier continent, un groupe de mages de l'Université de l'Invisible se trouve bloqué par inadvertance (et une suite d'enchaînements cocasses) sur une petite île appelée Mono. Là œuvre un dieu local, un dieu athée selon ses propres mots, qui, après une carrière classique de dieu vengeur parmi les habitants d'une vallée du Moyeu, décide de repartir à zéro après le massacre de tous ses fidèles. Un dieu unique en son genre dans les Annales du Disque-Monde. On le sait, la puissance d'un dieu, son existence même, dépendent du nombre et de la foi de ses fidèles. Le dieu de l'île Mono n'a plus besoin de fidèles car il croit, avec ferveur, à ce qu'il fait. Et que fait-il ? Il bricole dans sa caverne pour créer des êtres vivants capables de changer en cas de nécessité. En bref, voici le dieu de l'évolution.

Le lecteur averti — et tous les lecteurs de Pratchett le sont — remarque aussitôt à quel point le choix d'une île isolée constitue le lieu idéal pour être le laboratoire de l'évolution. Dans notre monde, où l'Homme vit sur une boule et non sur un disque, les îles océaniques ont fourni un grand nombre d'exemples classiques, depuis les pinsons des Galápagos jusqu'aux mouches des Hawaii. La combinaison de l'isolement géographique et de la difficulté d'accès, entraînant l'absence fréquente de prédateurs ou de concurrents, a permis la radiation explosive d'espèces atteignant ces refuges, restreintes sur le continent à des niches écologiques plus étroites.

Revenons aux pinsons. Tout en essayant différentes sortes de bec sur un oiseau, le dieu de l'île Mono détaille les diverses fonctions accomplies par ledit bec : « Gros bec, bec court, bec long, bec pour extirper des insectes de l'écorce d'un arbre, bec pour casser des noix, bec pour manger des fruits… ». Darwin, lors de sa célèbre visite aux Galápagos à bord du Beagle, fut complètement mystifié par les formes variées adoptées par les pinsons de ces îles, qu'il assigna d'abord à des groupes taxinomiques différents. (Il n'apprit la vérité qu'à l'issue de l'examen de sa collection par un ornithologue professionnel à Londres.) Les pinsons, seul taxon à atteindre les Galápagos depuis le continent, occupent ici toutes les niches écologiques. Certaines espèces se nourrissent de graines de diverses tailles, d'où la variation de la grosseur du bec. D'autres se comportent comme des pics. Parmi ces dernières, une espèce se sert d'épines de cactus pour fouiller l'écorce à la recherche d'insectes. Dans le monde de l'évolution, cet exemple fait figure de fleuron parce que Darwin a bâti son puissant appareil théorique après son tour du monde comme naturaliste à bord du Beagle.

Les insectes, spécialement les scarabées, pullulent sur l'île Mono. Le dieu bricole un coléoptère chaque fois qu'il se sent déprimé, ou simplement par compulsion obsessionnelle. À l'époque où les Occidentaux étaient imprégnés de “théologie naturelle” (à savoir que la façon harmonieuse et rationnelle dont est construite la nature permet d'apercevoir l'essence et la bienveillance du Dieu Créateur), un journaliste demanda au grand entomologiste Haldane quelle leçon on pouvait tirer de l'observation des œuvres de Dieu dans la Création. Ce dernier répondit que « Dieu devait avoir une passion immodérée pour les cafards. ». Cette boutade reflète la réalité de la répartition du vivant.

Plus de 80 % des espèces animales multicellulaires sont des arthropodes. Parmi eux, les insectes comptent entre un million (estimation très basse) et dix millions d'insectes. Les coléoptères se taillent la part du lion avec plus de 500 000 espèces. (À comparer avec les 4 000 espèces environ que comptent les mammifères.) Cette “passion pour les cafards” culmine avec la fabrication du cancrelat, le chef-d'œuvre du dieu de l'île Mono. Ce qui épouvante le jeune mage Cogite Stibon, pourtant friand de nouveautés, et le pousse à fuir.

Sa visite au laboratoire du dieu évolution débute pourtant sous les meilleurs auspices. Il se trouve « à la pointe de l'avant-garde du stade ultime de l'art ». Le dieu se débat alors avec le délicat problème de la roue organique car il construit un éléphant avec des roues en guise de pieds. On le sait, les limites mécaniques interdisent à l'évidence certaines solutions qui, dans l'absolu, présenteraient (ou pas) des avantages adaptatifs. Du fait de son principe structurel de base, une vraie roue doit tourner librement, sans être soudée à l'objet physique qu'elle fait avancer. Mais les animaux doivent conserver les liaisons physiques entre les divers éléments qui les composent. Si les extrémités des pattes d'un éléphant étaient des axes et ses pieds des roues, comment le sang, les agents nutritifs et les impulsions nerveuses réussiraient-ils à franchir la discontinuité pour aller nourrir et diriger les éléments de ces patins à roulettes biologiques ? C'est pourquoi les animaux marchent, volent, sautent, nagent, ondulent, mais ne roulent jamais.(1)

Comment inventer le sexe
 

Sur l'île Mono, découvrent les mages, chaque espèce n'existe qu'en un seul exemplaire. Et comme le souligne Cogite Stibon : « Un seul spécimen de chaque espèce, ça n'a pas d'avenir. Il ne peut pas se reproduire. ». Est-ce si vrai ?

Les bactéries et beaucoup d'organismes unicellulaires comme les amibes se multiplient par division cellulaire, ou scissiparité. Certains organismes “simples” comme les hydres de mer se reproduisent par bourgeonnement. Mais tous les organismes multicellulaires “supérieurs” recourent effectivement à la reproduction sexuée par la fusion d'un gamète mâle et un gamète femelle comportant chacune un jeu de chromosomes parental. Le développement de l'œuf qui en résulte produit un nouvel individu.

N'ayant pas inventé ce processus, le dieu évolution doit fabriquer chaque spécimen. Une parole imprudente de Cogite le met sur la voie. Le dieu comprend aussitôt le potentiel de l'idée mais…

« “La seule chose que je ne comprends pas, je crois, c'est pourquoi un être vivant voudrait perdre son temps avec ces…” (il jeta un coup d'œil à ses notes) “rapports sexuels alors qu'il pourrait se donner du bon temps.” »

Sur la planète Terre, où l'auteur ne dispose pas de dieux et de magiciens pour réaliser des miracles, une espèce sans instinct de reproduction s'éteint rapidement. D'un point de vue darwinien, le succès évolutif se mesure à la survie individuelle et/ou à la multiplicité de sa descendance. Question survie, les mages, sous leurs airs de vieux gâteux, sont imbattables. Question descendance, ils échouent totalement puisqu'ils refusent les rapports sexuels. L'interdit s'étend à la parole : « “Le sexe, c'est… euh… un sujet dont on ne parle pas.” dit Ridculle. » Très irrité, parce que personne ne veut rien lui dire, le dieu lâche des éclairs par un réflexe inné chez ceux de son espèce. Madame Panaris, l'intendante de l'Université de l'Invisible, intervient à point nommé et se charge de l'explication quant à la copulation.

Sitôt le sexe (ré)inventé, les mages se livrent au genre d'échanges drolatiques et inimitables dont l'auteur a le secret. Ils se demandent sur quels critères telle femelle va choisir tel mâle pour procréer. L'exemple choisi n'est pas aléatoire puisqu'il s'agit des grenouilles. Les concerts que donnent les mâles, chez les amphibiens (et les insectes, les oiseaux…), sont des séries complexes de signaux, traduisant des disputes entre rivaux ou des appels aux femelles. Les mâles émettent donc des coassements afin d'attirer l'attention sexuelle des femelles. L'assistant des runes modernes critique ce mode de sélection, peu rationnel à ses yeux. Il y a en effet d'autres solutions possibles : la taille des pattes, l'aptitude à attraper les insectes, la qualité de l'habitat…

Un certain nombre de caractères sont apparus par le processus que Darwin a appelé la “sélection sexuelle”. Parmi ces formes de sélection, le “choix du mâle par la femelle” favorise le développement de structures spectaculaires (queue du paon, andouillers du cerf…) ou de comportements compliqués (parades nuptiales des oiseaux de paradis…). Plusieurs évolutionnistes, ces dernières années, ont réalisé que l'ouverture de la voie par le choix des femelles dans une direction donnée a dû dépendre de la préexistence de certaines caractéristiques propres aux systèmes sensoriels et cognitifs. Prenons… les grenouilles. Certaines espèces émettent un coassement peu ordinaire car il comprend deux composantes : la plainte et le gloussement. La plainte seule correspond à la forme ancestrale du coassement. Des expériences menées en laboratoire montrent que les femelles préfèrent systématiquement les coassements complexes composés de plaintes et de gloussements, par rapport à ceux ne comportant que la plainte seule. Mieux, les femelles d'une espèce étroitement apparentée dont le coassement ne comporte pas de gloussements, préfèrent également le coassement complexe. Il s'ensuit que la préférence de ce trait chez les femelles existait avant l'apparition de ce trait (le coassement complexe).

Passons aux travaux pratiques. Madame Panaris est la seule femme parmi les sept mages de l'île. Ces hommes, qui bannissent la sexualité de leurs pensées et de leur langage, s'engagent bientôt dans une compétition féroce pour les faveurs de la dame. On se précipite pour lui bâtir une tente vers la proue, on se bouscule pour lui servir une boisson aux fruits ou un plateau d'assortiments, l'éventer, lui peler des raisins… Cette rivalité s'oriente rapidement vers la violence physique, qui éclaterait si le voyage se prolongeait. Une illustration amusante de ce comportement très répandu chez les mammifères, la bonne vieille démonstration de force du mâle. On se moquait tantôt de la “capacité à se dilater le gosier”. On ne rit plus.

À peine éloignés de l'Université, les mages (du moins certains) retrouvent leurs instincts d'homme et entrent dans la zone interdite qui s'étend autour de la sexualité. Ils désirent madame Panaris, non parce qu'elle est intrinsèquement désirable, mais parce qu'elle est là, parce qu'elle s'offre à leur rivalité. L'interdit du sexe chez les mages, que l'on jugeait a priori absurde, remplit ici une fonction primordiale en les empêchant de tomber dans la violence réciproque. Et quand les mages deviennent violents, il y a des conséquences autrement désastreuses que celles de la violence des hommes ordinaires.

L'évolution en marche

« “Oh oui, rien de tel qu'un coléoptère quand on est abattu. Des fois, je me dis que tout tourne autour de ça, vous savez ?

— Tout quoi ?” fit Cogite.

— “Tout.” répéta joyeusement le dieu. “Tout le bazar. Les arbres, l'herbe, les fleurs… C'est destiné à qui, à votre avis ?” »

 

Comme toujours chez Pratchett, la légèreté de ton contraste avec la profondeur des concepts. Pendant longtemps, du moins en Occident, on considérait que l'Univers existait pour et à cause de nous. Cette vision anthropocentriste fut ébranlée par la découverte du “temps profond”, parce que l'Humanité n'occupe que le dernier micromoment du temps planétaire, une minute ou deux de l'année cosmique. Cette limitation phénoménale du temps humain, associée à la révolution darwinienne, menaçait clairement notre prétention à la suprématie. La réaction humaine est claire : le déni. Comme les gens sensés ne peuvent récuser les faits, ils ont recours à une autre manipulation : ils écrivent l'histoire de l'évolution sous un angle légitimant l'arrogance humaine. Le pauvre Cogite se débat maladroitement avec cette notion.

« “Et les formes de vie les plus élevées ?

— Plus élevées ? Vous voulez dire comme… les oiseaux ?

— Non, je veux dire comme… les primates.” »

Un peu plus loin.

« “Mais sûrement que le but de… Je veux dire, est-ce que ça ne serait pas une bonne idée si vous arriviez à une création qui commencerait à réfléchir à l'univers‥?” »

Le mage croit savoir où le dieu se trompe. Ce faisant, il reprend l'argument selon lequel l'évolution repose sur une poussée vers un résultat précis et défini — une caractéristique suprême de toute l'histoire de la vie. Cette caractéristique se résume grossièrement à l'idée de progrès. Et le progrès, bien entendu, s'évalue en fonction de critères comme la taille du cerveau, la complexité anatomique, ou la taille et la souplesse du répertoire comportemental. Voici donc homo sapiens là où il doit être, au sommet d'une prétendue hiérarchie.

Si on choisissait d'autres critères, comme par exemple l'écholocalisation, la résistance au vide (tardigrades) et aux radiations, ou encore la durée temporelle des espèces panchroniques (limules), le résultat changerait radicalement notre importance dans l'Univers. Le dieu évolution, tout à sa passion des coléoptères, juge anecdotiques le pouce opposable et la bipédie, fleurons supposés de la supériorité anatomique humaine. La rencontre avec Cogite lui suggère néanmoins qu'« Il y a un but de toute l'affaire. ». Quel est ce but ? Pas les primates, visiblement.

Quand les mages arrivent dans l'île Mono, le dieu fabrique une série de plantes dans le but manifeste d'une utilité fonctionnelle. Défilent sous nos yeux ébahis un nouillier, une courge à la crème pâtissière, un ananas contenant un gros poudingue aux prunes et aux groseilles, un cigarettier, un arbre à rhum, un arbre à œufs à la coque, un arbuste à cuillers… Certains aspects de cette parodie utilitariste font penser au Candide de Voltaire. Pangloss, le professeur de Candide, pense que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Donc, si les Hommes sont dotés de nez, c'est à l'évidence pour porter des lunettes, et s'ils ont des jambes pour porter des pantalons. Voltaire caricature le philosophe Leibnitz. Pratchett caricature la même vieille idée, toujours dominante, de l'explication de l'évolution par une réponse adaptationniste automatique « parce que le trait pleinement développé fonctionne tellement bien ! » — et donc, en un certain sens, était une solution prédestinée. Quel mal à ça, direz-vous ?

Euh… tout. Nous observons que tel ou tel trait fonctionne actuellement à merveille, mais cela n'explique pas pourquoi il est apparu, à moins d'inverser l'effet et la cause. L'utilité présente et l'origine historique sont deux questions distinctes. Voyons comment Pratchett traite le problème :

« Une bête émergea à l'aveuglette dans le soleil couchant. Elle était imposante et se résumait surtout à une tête, une tête reptilienne monstrueuse presque aussi grosse que le reste du corps en dessous. Elle se déplaçait sur deux longues pattes postérieures. Elle avait une queue, mais, vu le nombre de dents qui se découvraient maintenant à l'autre bout, les mages ne tenaient pas particulièrement à s'attarder sur les détails. »

Le lecteur reconnaît un Tyrannosaurus rex, vedette du Crétacé terminal, appartenant à la grande famille des dinosaures théropodes. Alors que les mages apprêtent des boules de feu, le T. rex se transforme en poulet… aussitôt rôti. L'auteur redouble d'ironie en ridiculisant une conception utilitariste et finaliste de l'évolution. Le but du tyrannosaure, c'est de finir rôti dans l'assiette des mages.

L'ancêtre du poulet est réellement un dinosaure théropode. L'origine des oiseaux chez de petits carnivores bipèdes et terrestres est aujourd'hui bien établie, même si nous ignorons exactement lesquels.(2) Pas les tyrannosaures, bien sûr, puisque les oiseaux existaient depuis longtemps au Crétacé. N'empêche. Comment passe-t-on d'un dinosaure à un poulet ? Autrement dit, comment l'aile a-t-elle pu apparaître, si dans ses stades initiaux elle était minuscule et ne conférait aucun avantage aérodynamique ? L'archichancelier Ridculle tranche la question à coups de hache, selon son habitude :

« “Et vous savez ce que je pense, moi, de l'évolution, monsieur Stibon. Si elle se produit — et, franchement, j'ai toujours trouvé que ça tenait un peu du conte de fées —, il ne faut pas que ça traîne.” »

Plus loin :

« “Comme je l'ai dit, c'est parfaitement logique. À quoi bon se transformer en poulet un p'tit bout à la fois, hein ? Une plume par-ci, un bec par-là… On verrait se balader des putains de bestioles ridicules, pas vrai ?” »

Darwin a également réfléchi et proposé une autre solution. L'aile, à son tout début, avait une autre fonction (la thermorégulation) et son développement a été ultérieurement favorisé, dès l'instant où ses dimensions lui ont permis d'être utile au vol. La plume, qui résulte de la prolifération des cellules cornées, possède des propriétés isolantes et douillettes sous sa forme de duvet. Ensuite, un groupe particulier de dinosaures à plumes développa une aptitude au vol à l'aide des plumes de contour et de la queue. Archéoptéryx, un oiseau qui vivait au Jurassique supérieur il y a cent quarante-huit millions d'années, est le plus vieux des fossiles à plumes connus. Il présente un mélange complexe de traits de reptile et d'oiseau, le genre de bestiole moquée par Ridculle et rêvée par les paléontologues.

Le jeune Cogite Stibon semble le plus raisonnable des mages, mais sa curiosité intellectuelle ne pèse pas lourd face aux platitudes bornées assénées par ses compagnons :

« “Vous avez déjà vu se produire cette fameuse évolution ?

— Bien, évidemment que non, personne n'a jamais…

— Alors voilà.” fit Ridculle d'un ton indiquant que le sujet était clos. »

 

Rien de ce que dit Ridculle n'est véritablement faux — rien de ce qu'il dit ne l'est jamais —, mais il a le don de réduire ses interlocuteurs au silence par son refus, volontaire et obstiné, de comprendre la question. Pratchett multiplie ce genre de dialogues absurdes, pour notre plus grand plaisir. Son génie comique est irrésistible mais je ne pense pas, en revanche, qu'il soit entièrement gratuit. Derrière l'ironie apparaît le penseur autant que l'artiste, l'homme fasciné par les énigmes passionnantes, ici l'évolution.

Il est impossible, dans l'espace de cet article, de rendre justice à tous les aspects du texte. J'ai voulu ici mettre en lumière un thème, l'évolution, traité avec l'insolence inimitable de Terry Pratchett. Ses livres sont une source inépuisable de joie.

Rachel Tanner → Keep Watching the Skies!, nº 83, novembre 2018


  1. À l'exception notable de l'espèce g'Keks imaginée par David Brin dans Sanctuaire.
  2. De nombreux dinosaures portent des plumes, bien avant l'apparition des oiseaux et du vol.

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