KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Jean-Claude Dunyach : l'Enfer du troll

roman de Fantasy, 2017

chronique par Noé Gaillard, 2017

par ailleurs :

Si vous avez lu le premier volume, l'Instinct du troll, vous vous êtes sans doute précipité sur celui-là. Pour les autres, qui prenez le train en marche, évitez de lire cet opus dans les transports en commun : difficile, parfois, de rire tout seul au milieu du wagon, un livre à la main…

On notera que pour ne pas perturber les habitudes d'achat des lecteurs, le même illustrateur a été conservé pour la couverture, à savoir Gilles Francescano.

Revoilà notre camarade troll accompagné de son habituel “stagiaire” et, cette fois-ci, d'une trollesse. La mission est vague et plus axée sur l'observation que sur la résolution, et en même temps il faut veiller sur Brisène et Sheldon, en voyage de noces. Le but : une île coiffée d'un volcan et d'une mine. Qui dit île dit bateau, et donc difficulté de se déplacer à bord pour nos deux spécimens troll. Sur le même navire, on remarque des nécromants, des chevaliers, des gobelins, un nibelung chargé des machines, et un elfe séduisant. Les chevaliers s'entraînent en vue d'une quête du Graal ; Sheldon est l'un d'eux, mais il est manifestement plus intelligent et sensible. Les méchants entraînent tout le monde vers une Apocalypse…

Vous avez compris, Dunyach récidive dans le rôle où il excelle, celui du dynamitero. Tous les ingrédients de la Fantasy sont là, il y a les tempêtes et les monstres nécessaires, les méchants mettent un temps fou à mourir, pressés qu'ils sont de raconter comment ils vont tuer les autres. Le monstre principal étant ici issu du management d'entreprise… Et bien sûr, il nous est offert (à nous, pauvres pêcheurs) quelques perles du genre « Quand ça empire, on contre-attaque ! » — à vous de repérer les autres ! Jean-Claude Dunyach dynamite le genre mais le respecte, son histoire se déroule comme dans un vrai roman de Fantasy et cela accentue l'effet d'humour. Comme si, au lieu de bien respecter le genre comme n'importe qui l'aurait fait, ou le fait, il gauchissait le point de vue et laissait traîner des morceaux d'analyse de texte ou de personnage (la table ronde), ou plus rare, des morceaux de complexité au milieu d'une fabrication de diamants à partir d'échauffement de morceaux de charbon.

Note : on devrait recommander la lecture de ce court roman aux apprentis écrivains.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 81, décembre 2017

Lire aussi dans KWS une autre chronique de l'Enfer du troll par Pascal J. Thomas

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